Le ministre suédois à l'immigration, Tobias Billström, a lancé un appel en faveur d'un véritable système de partage de l'accueil des réfugiés à l'échelle de l'UE. Aujourd'hui, 90% des demandeurs d’asile sont accueillis par seulement neuf États membres.
Neuf demandeurs d’asile sur dix dans l’UE sont accueillis par seulement neuf États membres, mais ces derniers sont las de cette situation, a déclaré le ministre suédois à l’immigration, Tobias Billström, sur les plateaux de la chaîne suédoise SVT.
Sur les 80 000 Syriens qui ont jusqu’à présent demandé asile en Europe, plus de 50 000 se sont rendus en Suède et en Allemagne.
Cecilia Malmström, la commissaire européenne des affaires intérieures, enquête actuellement sur les violations des règles relatives à l’immigration dans 12 États membres. Elle menace de déposer un recours en manquement à l’encontre de ces pays.
La Grèce et l’Italie sont les principales portes d’accès à l’UE. Cependant, les personnes qui fuient l’oppression ou la pauvreté demandent rarement l’asile dans le sud et se dirigent généralement vers le nord.
Selon des données de la Commission européenne, 20 000 Syriens ont traversé les frontières de la Grèce et de l’Italie l’année dernière. Mais seulement 1 100 d’entre eux ont demandé l’asile dans ces deux pays.
En Suède, qui subit l’afflux croissant de demandeurs d’asile, le gouvernement est confronté à de nombreux défis : la garde des enfants, l’enseignement et le logement des réfugiés.
Tobias Billström a expliqué au Wall Street Journal dans un entretien qu’il n’acceptait pas l’argument selon lequel la crise financière empêchait l’Italie et la Grèce de traiter et d’accepter plus de réfugiés.
« N’oublions pas qu’un pays comme l’Italie fait partie du G20 », a-t-il affirmé.
Pendant plus de 20 ans, les pays européens ont débattu des moyens à mettre en œuvre afin de « partager la charge » de la gestion des demandeurs d’asile sans trouver beaucoup de solutions sur le terrain.
Après la tragédie de Lampedusa, où des centaines d’immigrants africains avaient perdu la vie en tentant de rejoindre l’île italienne, les 28 chefs d’État et de gouvernement avaient exprimé leur « profonde tristesse ».
Le président français, François Hollande, a indiqué que l’attitude choisie par l’UE se fondait sur trois principes : prendre des mesures sur les pays d’origine et de transit, renforcer les contrôles frontaliers, et lutter contre le trafic d’êtres humains.