Cinq organisations représentant les Églises chrétiennes ont envoyé une lettre aux ministres de la Justice et des Affaires étrangères européens, leur demandant entre autres de supprimer les obligations de visa pour les Syriens et Irakiens vivant dans des zones de conflit.
Les ministres de la Justice et des Affaires intérieures se rencontrent le 14 septembre à Bruxelles, pour débattre des dernières propositions du président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui espère convaincre les États membres d’accepter d’accueillir 160 000 réfugiés, à se répartir.
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Cinq organisations religieuses, EU-CORD, ActAlliance UE, Eurodiaconia, CCME et CEC, ont adressé une lettre aux ministres à l’approche de leur réunion. Les organisations religieuses expliquent ne pas pouvoir accepter « la mort, la destitution et la déshumanisation dans notre Union [européenne], qui sont le résultat direct de politiques d’asile et d’immigration irréalistes, dépourvues de solidarité et qui négligent les êtres humains ».
Elles appellent donc l’UE et ses États membres à s’engager à prendre une série de mesures facilitant l’arrivée des réfugiés et améliorant leur accueil dans les pays européens.
Les organisations suggèrent notamment la levée de l’obligation de visa pour les personnes fuyant les zones de conflit, comme la Syrie et l’Irak.
Si cette règle était levée, les Syriens et Irakiens pourraient prendre l’avion depuis les pays voisins des leurs, comme la Turquie ou la Jordanie, voire même depuis Bagdad ou Damas, et arriver directement dans l’UE, en évitant le périple dangereux et couteux qu’empruntent à ce jour les migrants.
D’un autre côté, cette mesure entrainerait sans doute une augmentation considérable du nombre de demandeurs d’asile arrivant dans l’UE, ou du moins dans l’espace Schengen, qui a une politique des visas commune.
Mina Andreeva, porte-parole de la Commission, a déclaré qu’il était important de ne pas confondre les personnes qui voyagent dans des circonstances normales et celles qui fuient la guerre. Elle a toutefois ajouté que ces dernières devraient pouvoir embarquer dans un avion sans visa.
Et de fait : la directive 2001/51/CE du Conseil stipule clairement que l’obligation des transporteurs aériens de refuser les passagers qui n’ont pas de visa ne s’applique pas dans le cas où un ressortissant d’un pays tiers demande une protection internationale.
En théorie, une personne qui demande à se placer sous protection internationale pourrait donc embarquer directement dans un avion à destination de l’UE. Ce scénario est cependant très irréaliste et difficile à imaginer.
Mina Andreeva a ajouté qu’il existait d’autres possibilités, comme l’octroi rapide de visas humanitaires aux personnes fuyant un conflit par les consulats des États membres.
Elle a conclu en indiquant que la Commission et les États membres débattaient d’un programme de réinstallation complet pour les réfugiés.