Les procureurs espagnols demandent une enquête sur une escroquerie présumée de cryptomonnaie liée à SALF

Alvise Pérez est connu en Espagne pour être un agitateur anti-establishment qui prétend vouloir « détruire » le système politique, qu'il qualifie de « totalement corrompu ».

Mardi 1er octobre, les procureurs espagnols ont demandé à la plus haute instance judiciaire du pays d’enquêter sur une escroquerie présumée de cryptomonnaie indirectement liée à l’eurodéputé d’extrême droite Alvise Pérez, chef de file du SALF. Ce dernier a admis avoir reçu 100 000 euros, non déclarés, de la part du directeur d’une société.

Dans un document consulté mardi par EFE, partenaire d’Euractiv, les procureurs prient l’Audience Nationale (tribunal espagnol) d’accepter les plaintes de près de 30 000 personnes affectées par l’escroquerie présumée de type Ponzi, orchestrée par le Madeira Invest Club (MIC).

Cette entreprise aurait notamment accordé des fonds illicites à l’eurodéputé Alvise Pérez afin que l’homme politique d’extrême droite puisse promouvoir le MIC lors de ses évènements publics.

Alvise Pérez « finira en prison », a affirmé le ministre des Transports, Óscar Puente.

Le fondateur du Madeira Invest Club, Álvaro Romillo, connu sur les réseaux sociaux sous le nom de « CryptoSpain », s’est présenté comme un expert en matière d’évasion fiscale et a utilisé cet argument pour convaincre des milliers de clients potentiels de rejoindre son club d’investissement privé. Celui-ci offrait des rendements de plus de 50 % grâce à des investissements dans des montres, des voitures de luxe ou des biens immobiliers.

L’accès au club nécessitait un dépôt initial de 2 000 €, qui était ensuite récompensé par des virements bancaires en cryptomonnaies. Selon les médias espagnols, le montant escroqué pourrait atteindre 600 millions d’euros.

La semaine dernière, Álvaro Romillo a présenté un document au bureau du procureur général dans lequel il a reconnu avoir payé au leader du parti Se Acabó La Fiesta (SALF) 100 000 € — sans factures — pour promouvoir le MIC lors des évènements publics d’Alvise Pérez.

Le scandale a été révélé par El Diario, qui a publié depuis la semaine dernière de nombreux détails sur les conversations entre les deux hommes.

La Cour suprême espagnole examine déjà l’opération, qui pourrait constituer un délit de financement irrégulier d’un parti politique, étant donné qu’Alvise Pérez jouit actuellement de l’immunité parlementaire en tant que député européen.

Connu pour son profil anti-establishment, le SALF a été le vainqueur surprise des élections européennes du 9 juin, remportant trois sièges d’eurodéputés, dont celui d’Alvise Pérez lui-même.

En juillet dernier, le SALF a demandé à rejoindre le groupe CRE au Parlement européen, dirigé par la Première ministre italienne Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia).

Même si la réponse du groupe CRE était attendue pour le mois de septembre, l’évolution rapide des évènements entourant le scandale de fraude pourrait laisser cette décision dans l’incertitude, sans date concrète, ou même provoquer une réponse négative.

La CNMV, un organisme de réglementation indépendant chargé de la supervision et du contrôle des marchés des valeurs mobilières en Espagne, a mis en garde en mai 2023 contre les risques liés à l’investissement dans le MIC.

La plateforme de cryptomonnaie a cessé ses activités le 16 septembre, tandis qu’Alvaro Romillo a disparu et fermé tous ses comptes sur les réseaux sociaux, selon les médias espagnols.

L’eurodéputé espagnol d'extrême droite Alvise Pérez accusé d'avoir touché 100 000 euros de pot-de-vin

L’eurodéputé espagnol d’extrême droite Alvise Pérez est soupçonné d’avoir accepté de l’argent du dirigeant d’une société de cryptomonnaie et de ne pas l’avoir déclaré aux autorités fiscales. L’information a été révélée mercredi 25 septembre par le média elDiario.es.

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