Mobilité : « En partant, on se sent plus Européen »

La consultation citoyenne du 12 octobre à Bobigny a mis l'accent sur la mobilité des jeunes sénaquo-dionysiens.  

Cet article fait partie de l'édition spéciale Partir en Erasmus, pourquoi pas moi ?.

Des jeunes de Seine-Saint-Denis ont échangé sur leurs expériences en matière de mobilité lors d’une consultation citoyenne le 12 octobre à Bobigny. Si l’expérience fait l’unanimité, le manque d’information et la complexité des financements peut freiner le départ.

« J’étais en stand-by. Et puis on m’a proposé d’aller au Canada. Ça a tout changé ! ». Parti quelques semaines au Québec en début d’année, Amir, Pantinois de 23 ans, est un des témoins venus exprimer son enthousiasme pour la mobilité lors d’une consultation citoyenne au Conseil général de Seine Saint-Denis, le 12 octobre. Le département est l’un des plus frappés par le chômage, mais bénéficie aussi d’atouts, dont une population très jeune.

Un programme ouvert

Comme le souligne le président du Conseil général, Stéphane Troussel , qui veut « renforcer le lien entre la Seine Saint-Denis et l’Europe », Erasmus + n’est pas réservé aux étudiants dans l’enseignement supérieur, mais aussi ouvert aux jeunes entre 16 et 30 ans.

Dans son discours, l’élu affirme la volonté d’encourager les expériences de mobilité à l’étranger chez les jeunes de la Seine Saint-Denis, seuls ou en groupe, ainsi que la volonté du département d’accueillir des jeunes venant d’autres pays européens.

Après plusieurs témoignages, une centaine de jeunes aux profils variés, venus de tout le département ont discuté en ateliers thématiques, autour de la citoyenneté, de la mobilité et de l’insertion professionnelle. En fin de journée, c’est autour d’un débat avec des eurodéputés que les jeunes ont échangé leurs points de vue, faisant part de leurs inquiétudes et des freins à la mobilité. À commencer par le manque d’information.

« Il faudrait financer des campagnes de pub et d’information sur Erasmus ! Je ne connaissais pas du tout avant de venir ici », assure Amel, 17 ans, en 1ère, qui cite aussi la crainte de «quitter ses amis » ou de ne pas maîtriser suffisamment les langues étrangères.

Une inquiétude à balayer, selon Pervenche Berès, qui a rappelé que beaucoup de députés européens ne parlaient pas un mot d’anglais lors de leur arrivée au Parlement européen. « Ce ’n’est pas grave, ils plongent et ils apprennent à nager. Partir, c’est devenir plus intelligent » assure l’eurodéputée qui termine son cinquième mandat au Parlement européen.

Erasmus+ de plus en plus populaire en France

Le nombre de bénéficiaires du programme Erasmus + en France a augmenté en 2017, à la faveur d’une augmentation du budget du programme d’échange européen.

 

Pascal Durand, eurodéputé vert dont la mère a quitté l’Italie fasciste, évoque les origines multiples des jeunes. « Vos parents, ils ont fait ça. Ils ont quitté leur pays, contraints ou pas, parfois simplement pour vous donner de meilleures chances dans la vie. Alors n’hésitez pas : vous avez toute la vie pour réussir », assure-t-il.

Candidats au départ

En plus des programmes Erasmus+, d’autres programmes sont évoqués, dont celui de « Parcours le monde », une fédération d’associations incitant à la mobilité sous toutes ses formes. Wilfried, 23 ans, est parti grâce à eux pendant une semaine repeindre des murs des quartiers en Slovénie. « C’était incroyable, l’accueil des gens était super. C’était un test, pour savoir si ça me plairait, et maintenant je n’ai qu’un seul but, c’est de repartir ! » D’autres témoignent aussi de leur service volontaire européen, comme Julien, parti en Albanie.

Awa, étudiante à l’école de la deuxième chance, regrette que les programmes soient souvent réservés aux garçons, entre les ateliers sportifs et les voyages des maisons de quartiers.

Kevin, 23 ans, a lui trouvé une autre solution : économiser pour partir 2 mois apprendre l’anglais, à Brooklyn. Il est revenu fan des voyages. « J’ai gagné en confiance en moi. Mais surtout, en partant, je me suis senti plus européen ».

Des témoignages qui encouragent l’eurodéputée  socialiste Christine Revault d’Allonnes à évoquer la nécessité de parler de son expérience, en rentrant, après avoir bénéficié de fonds européens pour voyager. « C’est la meilleure communication ! En échange des financements Erasmus, ce serait bien de créer des ambassadeurs systématiques », propose l’élue.

Erasmus s'invite dans les territoires

Notre territoire se caractérise par une ouverture sur l’Europe et le monde. Située au cœur du continent européen, avec un rayonnement culturel qui dépasse largement ses limites géographiques, la Seine-Saint-Denis est riche d’une diversité et d’un dynamisme sans pareils.

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