Le Kazakhstan souhaite organiser un sommet réunissant UE, États-Unis, Chine et Russie afin de calmer les tensions de la scène internationale. L’UE semble intéressée.
L’UE a entendu le Kazakhstan, qui se propose d’accueillir un sommet Chine, États-Unis, Russie et UE dans l’espoir de calmer les tensions au niveau international, a assuré Boris Iarochevitch, responsable de la division pour l’Asie centrale au Service européen d’action extérieure (SEAE), lors d’une conférence organisée par l’Institut européen pour les études asiatiques.
À l’occasion du sommet ASEM, qui réunissait les pays de l’UE et d’Asie à Bruxelles en octobre, Nursultan Nazarbayev, le président kazakh, a comparé les tensions internationales actuelles à la crise des missiles cubains en 1962, quand le monde a frôlé la guerre nucléaire. Il propose donc un sommet mondial afin de calmer le jeu, dans sa capitale d’Astana.
« Un tel sommet pourrait prendre place, selon mes informations, dans le cadre d’une session extraordinaire de l’ONU ou sous la forme d’un forum à Astana », a précisé le responsable européen. L’idée a été discutée au SEAE et des réunions d’experts pourraient avoir lieu pour décider de la manière d’encadrer ce dialogue. L’idée serait de chercher de nouvelles approches pour résoudre les conflits déstabilisant la sécurité mondiale.
Les sessions extraordinaires de l’ONU peuvent être convoquées par le secrétaire-général à la demande du conseil de sécurité ou d’une majorité de pays membres.
Boris Iarochevitch a souligné le rôle croissant du Kazakhstan sur la scène internationale et sa contribution à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans la région, mais pas uniquement. Le Kazakhstan entretient de bonnes relations avec tous les grands acteurs mondiaux et a déjà organisé une série de conférences pour la paix et le désarmement, dont le processus d’Astana qui complète les négociations de paix pour la Syrie par un volet humanitaire.
Construire la confiance
Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Yerzhan Ashikbayev, a également mentionné l’organisation d’un sommet à quatre, ajoutant qu’il était essentiel de créer une confiance entre les grands acteurs mondiaux.
Qu’un tel sommet soit organisé dans le cadre de l’ONU ou de manière multilatérale, son pays explore déjà les « dénominateurs communs » possibles pour amener les grandes puissances à la table des négociations et quels sujets aborder.
« C’est en cours, ça ne peut pas arriver du jour au lendemain. Ce type de sommet nécessite beaucoup de travail en coulisse », assure le représentant kazakh.
En 2019, la Belgique succèdera au Kazakhstan en tant que membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Le diplomate belge Bert Versmessen, qui coordonne l’entreprise, assure que son pays a étudié l’expérience kazakhe et compte bâtir sur cette base, en particulier en ce qui concerne l’Afghanistan.
« Le multilatéralisme est aujourd’hui sur la sellette, où que vous tourniez le regard », explique-t-il ; ajoutant que Bruxelles aurait à cœur de montrer que « le multilatéralisme peut fonctionner ».