Lors d’une interview à une chaine de télévision allemande, Recep Tayyip Erdoğan a accusé les Européens de ne pas aider la Turquie à faire face à la crise des réfugiés, comme prévu par l’accord UE-Turquie.
Lundi, lors d’un entretien à la télévision allemande, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a accusé les Européens de ne pas tenir leurs engagements en matière d’aide financière pour les réfugiés syriens, affirmant même n’avoir reçu aucun soutien de l’Union européenne.
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« Les gouvernements [européens] ne sont pas honnêtes », a-t-il tancé dans un long entretien à la chaîne allemande publique ARD, l’une des quelques interviews accordées à un média étranger.
« Trois millions de Syriens ou de gens venus d’Irak ne trouvent en ce moment en Turquie. Et l’Union européenne n’a pas tenu ses promesses en la matière », a assuré le président accusé de graves dérives autoritaires depuis un putsch militaire manqué contre lui le 15 juillet.
11 milliards de dépenses
Il a chiffré à environ 11 milliards d’euros les dépenses effectuées par la Turquie pour venir en aide aux réfugiés fuyant la guerre en Syrie. L’UE avait « promis trois milliards », a-t-il assuré, mais jusqu’à présent seule une aide symbolique de « un à deux millions » a été versée, selon lui.
Le 18 mars, l’UE, soucieuse de réduire le nombre de migrants entrant sur son sol, a en effet conclu un accord controversé avec la Turquie qui prévoit une aide financière conséquente en échange notamment de la promesse qu’Ankara accueille sur son sol les réfugiés syriens.
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Également interrogé sur la possibilité de rétablir la peine de mort après le putsch manqué, le président islamo-conservateur a assuré que « le peuple veut que la peine de mort soit rétablie ».
Peine de mort
« Et nous en tant que gouvernement devons entendre ce que le peuple dit », a indiqué Recep Tayyip Erdoğan. Il a souligné que seules dans le monde « l’Europe et les pays membres [de l’UE] ne disposent pas de la peine de mort ».
Un possible rétablissement de la peine de mort en Turquie soulève l’inquiétude des responsables européens. Le pays avait aboli la peine de mort en 2004, dans le cadre des négociations d’adhésion à l’Union européenne.
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