En guerre contre les ONG portant assistance aux migrants, la Hongrie a réclamé – en vain – la fin des subventions européennes qui leur sont accordées lors d’une réunion à Bruxelles.
Lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères ce mardi 15 octobre à Luxembourg, la Hongrie a appelé l’UE à cesser de financer les ONG qui, selon elle contribuent à l’immigration illégale.
Elle a également appelé au boycott financier des ONG portant atteinte à la souveraineté de pays voisins comme Israël ou l’Égypte. Cette demande lève le voile sur l’alliance entre le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et Benyamin Netanyahou (Israël) et Abdel Fattah el-Sisi (Égypte), qui tentent de museler les ONG critiques à l’égard de leur politique.
Lors d’une récente visite à Budapest, le Premier ministre israélien a expliqué qu’il appellerait lui aussi l’UE à s’abstenir de soutenir les ONG qui sapent la souveraineté des pays voisins, ou qui viennent en aide aux migrants.
L’appel de la Hongrie n’est pas surprenant, puique le pays est depuis longtemps aux prises avec la société civile, notamment le philanthrope et milliardaire George Soros et les ONG qui viennent en aide aux migrants. Un projet de loi dit « Stop Soros » veut introduire des peines de prison pour ceux qui fournissent régulièrement des fonds à de telles organisations.
Viktor Orbán est soutenu au sein de son gouvernement puisque le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a lui aussi souligné l’importance de contrôler les ONG recevant des fonds européens.
La représentante de l’UE aux affaires étrangères, l’Italienne Federica Mogherini, a répondu que l’UE avait mis en place des contrôles très stricts, et a souligné que le soutien aux ONG resterait inchangé.
Aucun autre responsable européen n’est intervenu, ni même le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, pourtant en guerre contre les navires de sauvetage des ONG d’assistance aux migrants. Navires qualifiés de « taxis » pour les passeurs et les trafiquants de personnes par l’ancien gouvernement italien et les autorités françaises.
De son côté, l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) a nommé ces mêmes ONG de sauvetage en Méditerranée pour le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit.