L’Union européenne a besoin d’une armée pour faire face aux menaces, notamment celles qui émanent de la Russie, ainsi que pour restaurer la position de force du bloc dans le monde, a indiqué Jean-Claude Juncker, le président de la Commission.
Jean-Claude Juncker a expliqué à un journal allemand le 8 mars que l’OTAN ne suffisait pas, parce que tous les membres de l’OTAN n’étaient pas dans l’UE. Une armée européenne enverrait donc un signal fort sur la scène mondiale.
« Une armée commune européenne montrerait au monde qu’il n’y aura plus jamais de guerre entre les pays de l’UE », a-t-il déclaré au journal Welt am Sonntag. « Une telle armée aiderait également l’UE à formuler des politiques étrangères et de sécurité et à assumer plus de responsabilités dans le monde. »
Selon le président de la Commission, l’existence d’une armée européenne serait un bon moyen de dissuasion, et aurait constitué un instrument utile dans la crise ukrainienne.
« Munie de sa propre armée, l’Europe pourrait réagir avec plus de crédibilité à toute menace visant la paix dans un État membre ou un pays voisin », ajoute-t-il. « Il ne s’agit pas de créer une armée européenne pour la déployer tout de suite, mais cela permettrait d’envoyer un message clair à la Russie : nous sommes prêts à défendre nos valeurs européennes. »
Les 28 pays de l’UE possèdent déjà des Groupements tactiques, gérés par rotation, censés permettre à l’UE de réagir rapidement par la force. Ces groupements n’ont cependant jamais été utilisés.
Si les dirigeants européens ont déclarés vouloir renforcer la politique de sécurité commune en améliorant les capacités de réaction rapide de l’UE, la Grande-Bretagne et la France, les deux plus grandes puissances militaires du bloc, sont réticents à l’idée de donner une dimension militaire renforcée à l’UE, de crainte que cela n’entrave l’action de l’OTAN.
Le ministre de la Défense allemand, Ursula von der Leyen, s’est félicitée des déclarations de Jean-Claude Juncker. « En tant qu’Européens, notre avenir passera par une armée européenne », estime-t-elle.