Quelque soixante-dix membres appartenant à l’élite universitaire, culturelle et médiatique estonienne ont rédigé une lettre publique mettant en garde contre « l’activité d’influence mondiale croissante et en expansion de la République populaire de Chine ».
Dans une lettre adressée au parlement, au gouvernement, aux universités, aux institutions de recherche, aux publications journalistiques et aux travailleurs culturels, les signataires accusent la Chine de cibler des personnes et des institutions dont elle considère les activités comme hostiles.
Selon la pétition, les méthodes utilisées sont la surveillance et la filature, l’intimidation, les sanctions, l’expulsion, l’interdiction de visa, la désinformation et même l’incitation et la corruption.
L’Estonie, ainsi que d’autres pays de l’UE, devrait donc « créer et garantir la capacité de surveiller en permanence les activités d’influence de la Chine et de prendre rapidement des contre-mesures, protéger ses citoyens et les étrangers qui étudient et travaillent ici, notamment les étudiants de Hong Kong et de Macao, et garantir la liberté académique dans les études sur la Chine », indique la lettre.
Cette pétition est le dernier chapitre en date de la détérioration des relations entre l’Estonie et la Chine. Dans son rapport publié en février dernier, le service de renseignement étranger estonien a accusé la Chine de suivre l’exemple de la Russie dans la diffusion de sa propagande. L’ambition de la Chine de devenir un leader technologique a également été mentionnée comme une menace pour la sécurité.
L’ambassade de Chine en Estonie a exprimé son vif mécontentement à l’égard du rapport et l’a accusé d’être un acte extrêmement irresponsable et de nuire intentionnellement aux relations entre la Chine et l’Estonie.