La Moldavie s’est vu octroyer le statut d’observateur de l’Union économique eurasiatique. Un rapprochement vers la Russie suite à l’élection du nouveau président pro-russe. Un article d’Euractiv Roumanie.
Le président moldave, Igor Dodon, a annoncé le 14 avril que les cinq membres de l’Union économique eurasiatique (UEE), la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie et le Kirghizstan, s’étaient accordés pour inclure la Moldavie lors d’une rencontre à Bichkek, la capitale kirghize.
« La Moldavie est le premier pays à recevoir cet honneur. Plusieurs pays ont présenté des initiatives pour signer des mémorandums de coopération, des accords de libre-échange ou d’autres formes de coopération avec l’UEE », a déclaré le président dans un communiqué.
Il a ajouté qu’il s’agissait d’une « journée historique » pour le petit pays enclavé d’Europe de l’Est, mais a précisé que cela ne voulait pas dire que la Moldavie allait devenir un membre de l’UEE tout de suite.
Le mois dernier, le chef d’État avait demandé au Conseil suprême de l’UEE d’attribuer à la Moldavie le statut d’observateur au sein de l’Union eurasiatique. Dès le 3 avril, un accord de coopération a été signé entre les deux parties en ce sens.
Le Premier ministre moldave, Pavel Filip, responsable du Parti démocrate, a cependant prévenu que le document signé par Igor Dodon n’avait aucune « valeur juridique » et qu’il tombait « en dehors du cadre légal ». Pavel Filip a rappelé que c’était « le parlement qui [était] l’organe suprême pour approuver les politiques intérieure et étrangère ».
Le statut d’observateur signifie que la Moldavie pourra participer aux activités de l’organisation, mais n’aura pas le droit de voter ou de participer au processus décisionnel.
Igor Dodon a insisté sur le fait que ce nouveau statut n’allait pas à l’encontre de l’accord d’association entre la Moldavie et l’UE. Néanmoins, le président a déjà suggéré par le passé qu’il voudrait abandonner l’accord si le parti socialiste, qu’il dirigeait autrefois, obtenait la majorité parlementaire l’année prochaine.
Le président soutient toutefois que la Moldavie « est destinée à être amie avec l’est et l’ouest, tout en maintenant et renforçant sa neutralité et son indépendance ». Igor Dodon s’est pourtant opposé à une plus ample coopération avec l’OTAN.