La France « poursuivra et renforcera » ses livraisons d’armement à l’Ukraine, a annoncé lundi (30 mai) la nouvelle cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, en visite à Kiev.
Le président français Emmanuel Macron « a fait part de sa décision au président (ukrainien Volodymyr) Zelensky de poursuivre et même de renforcer (son) appui » militaire à l’Ukraine, a-t-elle déclaré, lors d’une conférence de presse avec son homologue Dmytro Kouleba.
« Cet appui se poursuivra », a affirmé la ministre, évoquant plus précisément « la livraison d’armements ».
M. Macron avait déjà annoncé fin avril l’envoi de matériel militaire à Kiev, notamment des canons automoteurs Caesar.
Ces obusiers « se sont avérés être des armes fiables et efficaces », a remercié M. Kouleba. « Mais ce ne sont pas les seules armes qui arrivent depuis la France et pour chaque arme, nous sommes reconnaissants. »
Mme Colonna a indiqué que d’autres livraisons d’équipement militaire pourraient avoir lieu dans « les prochaines semaines », estimant à deux milliards de dollars le montant total de l’aide versée par la France, sur le plan militaire comme humanitaire.
« Pas plus que ses alliés, la France n’est en guerre contre la Russie mais notre engagement est fort en apportant à l’Ukraine des équipements de défense », a ajouté la ministre.
L’objectif est de « rendre insoutenable le prix de la poursuite de cette agression pour la Russie », qui a lancé l’invasion de l’Ukraine le 24 février.
Dimanche, lors d’un entretien diffusé par la chaîne de télévision française TF1, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé la France d' »armer activement l’Ukraine, y compris avec des armes offensives », et ce malgré « les bonnes relations de confiance qui existent entre (M. Macron) et le président (russe Vladimir) Poutine ».
« Les conversations entre le président de la République et Vladimir Poutine sont des conversations directes et franches », a estimé pour sa part Mme Colonna.
Elle a par ailleurs évoqué la « demande légitime » de l’Ukraine qui souhaite adhérer à l’Union européenne (UE), estimant que la France, qui occupe la présidence du Conseil de l’UE, est « favorable à un rapprochement de l’Ukraine et même un rapprochement accéléré », et à l’ouverture de « voies de solidarité et de voies de coopération ».
Début mai, M. Macron avait proposé que Kiev rejoigne une « communauté politique européenne », en plein débat sur le lancement du processus d’adhésion de l’Ukraine, jugeant qu’il faudrait « des décennies » à ce pays pour rejoindre l’UE.
M. Zelensky avait ensuite rétorqué le 21 mai qu’il n’existait « pas d’alternatives » à la candidature de l’Ukraine à l’UE.