Le président américain Donald Trump s’en est pris à l’Allemagne pour son soutien au gazoduc Nord Stream 2, visant à acheminer plus de gaz russe vers l’Allemagne en passant sous la mer Baltique.
C’est autour d’un petit-déjeuner aux côtés du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’ambassade des États-Unis à Bruxelles, le 11 juillet, que Donald Trump a déclaré que l’Allemagne était « prisonnière de la Russie » et a critiqué son échec pour augmenter le budget de la défense.
Le président américain a déclaré que l’Allemagne payait « des milliards et des milliards de dollars » à la Russie, le pays contre lequel nous sommes censés vous protéger », a-t-il estimé.
"Germany is totally controlled by Russia," Pres. Trump tells NATO Secretary General Stoltenberg as they sit down together for bilateral breakfast ahead of Brussels summit. https://t.co/CmyplgrxzN pic.twitter.com/6RnFk8Drgs
— ABC News (@ABC) July 11, 2018
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump vise Nord Stream 2. Le 17 mai, le Wall Street Journal rapportait que le président avait demandé à l’Allemagne d’abandonner le projet. Il s’agissait pour lui d’une condition pour un accord commercial avec l’Europe qui n’incluait pas des droits de douane élevés sur l’acier et l’aluminium européens.
Donald Trump a par ailleurs déjà essayé de promouvoir le gaz naturel liquéfié américain (GNL) lors d’une rencontre à Varsovie en juillet 2016 avec des dirigeants d’Europe centrale et orientale.
La Pologne encouragerait Donald Trump à s’opposer au gazoduc en raison de l’approche anti-russe du pays. Mais le président américain a également ses propres raisons de se présenter comme le promoteur de l’alternative américain au gaz russe.
Ce n’est pas à l’OTAN que les décisions concernant Nord Stream 2 pourront être prises. La Commission européenne examine les aspects légaux du projet, mais ne semble pas trouver d’arguments pour le stopper.
« Pour Nord Stream, il y a différents points de vue. Ce n’est pas à l’OTAN de résoudre ce problème », a déclaré Jens Stoltenberg plus tard au siège de l’Alliance.
Le président letton, Raimonds Vejonis a essayé de dissiper les tensions en disant que tous les pays d’Europe utilisaient du gaz russe.
Donald Trump doit rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel lors du sommet de l’OTAN en fin de journée et rencontrera le président russe Vladimir Poutine à Helsinki le 16 juillet.