Le président américain démarre le 10 juillet une tournée européenne lors de laquelle il devra se plier à un exercice d’équilibriste pour promouvoir le dégel avec la Russie sans endommager un peu plus les relations avec ses alliés de l’OTAN. Un article d’Euroefe.
Donald Trump arrive à Bruxelles mercredi 11 juillet pour participer au sommet de l’OTAN les deux jours suivants. Il se rendra ensuite au Royaume-Uni et conclura son séjour le 16 juillet à Helsinki où il rencontrera le président russe, Vladimir Poutine.
« Le président estime qu’améliorer sa relation avec la Russie serait une bonne chose tant pour les États-Unis que pour la Russie. Mais la balle est dans le camp russe et le président continuera de faire en sorte que la Russe rende des comptes sur ses activités suspectes », a déclaré l’ambassadeur américain à Moscou, Jon Huntsman.
Durant sa tournée européenne, Donald Trump devra donc jongler entre la détente avec la Russie et son soutien à la ligne dure de l’OTAN contre les menaces de Moscou. Son voyage a par ailleurs lieu un mois après un sommet du G7 sous haute tension avec ses alliés traditionnels comme l’UE et le Canada.
Tension commerciale et OTAN
Les droits de douane imposés par Donald Trump sur les exportations européennes d’acier et d’aluminium ont déclenché un conflit commercial avec l’UE. Celui-ci risque de se mêler avec l’insistance du président américain pour que tous les membres de l’OTAN apportent au moins 2 % de leurs PIB pour la défense commune.
Le mois dernier, Donald Trump a envoyé des lettres à plusieurs États membres de l’OTAN, comme l’Espagne, l’Allemagne ou le Canada, dans lesquelles ils leur demandent d’augmenter leur contribution à l’Alliance car la situation actuelle « n’est plus viable », rapporte le New York Times.
Les alliés européens sont par ailleurs inquiets de la rumeur d’un éventuel retrait des 35 000 soldats américains affectés en Allemagne, même si l’ambassadrice des États-Unis à l’OTAN, Kay Bailey Hutchison, a affirmé ne pas être au courant d’un projet de mutation de ce contingent.
Après son arrivée à Bruxelles, Donald Trump rencontrera le mercredi 11 juillet le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avant de participer au sommet.
Jeudi après-midi, il se rendra à Londres aux côtés de son épouse, Melania, et où ils assisteront ensemble à un diner de gala avec la Première ministre britannique, Theresa May.
Vendredi, Donald Trump retrouvera à nouveau Theresa May et rendra visite à la reine Elizabeth II au château de Windsor. Depuis 1952, la reine a reçu tous les présidents américains à l’exception de Lyndon Johnson (1963-1969).
Donald Trump passera le week-end en Écosse, où il jouera au golf et préparera sa rencontre avec Vladimir Poutine à Helsinki, où il arrivera dimanche après-midi.
Dégel avec Poutine
Le 16 juillet, Donald Trump s’entretiendra avec le président finlandais, Sauli Niinistö, avant de rencontrer Vladimir Poutine pour leur premier sommet bilatéral. Ils devraient discuter de la Syrie, de l’Ukraine et soulever la possible ingérence russe dans les élections américaines de 2016. Un thème sur lequel le président américain s’est montré sceptique et qui a déclenché une enquête fédérale sur les liens entre son entourage et Moscou.
Ils parleront probablement aussi de la possibilité de renouveler le traité New START sur la réduction des armes nucléaires, qui expire en février 2021, pour une autre période de cinq ans.
L’ambassadeur des États-Unis à Moscou n’a pas exclu que le sommet puisse être clôturé par « un accord concret », mais l’objectif principal est que Trump et Poutine apprennent à mieux se connaître.
« Je pense que le fait que nous ayons un sommet à ce niveau, à ce stade de l’histoire, est une réussite en soi. Un changement d’ambiance pourra être le catalyseur d’autres changements », affirme Jon Huntsman.
Mais Donald Trump rencontrera Vladimir Poutine après avoir rencontré d’autres dirigeants qui attendent de lui un discours intransigeant sur les activités suspectes de la Russie, telles que l’empoisonnement de deux citoyens britanniques la semaine dernière, et qui craignent que sa volonté de dégel avec Moscou l’emporte sur ses alliances traditionnelles.