La France est le troisième pays d’Europe à recevoir des demandes d’asile. Mais seulement le 26ème sur 28 en taux d’acceptation des demandes.
Le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, a déclaré mardi 12 juin au matin sur CNews que la France « avait pris sa part » de migrants, après l’errance de l’Aquarius la veille.
Migrants – "La France a pris sa part" estime Benjamin Griveaux sur @CNEWS #Aquarius pic.twitter.com/NmwWGMjJD4
— Punchline (@punchline) June 11, 2018
Refusé par l’Italie puis Malte, le navire qui avait 629 réfugiés à son bord a finalement été accepté par l’Espagne. La France, qui eut été une destination plus proche et donc une solution plus logique face à l’urgence, ne s’est pas manifestée.
Mais l’affirmation selon laquelle la France a déjà pris sa part de migrants résiste mal à l’épreuve des chiffres. Si l’on observe ce qui s’est passé, en Europe, sur les deux dernières années, on constate que la France est le troisième pays en nombre de dépôt de demande d’asile, derrière l’Allemagne et l’Italie. En 2017, l’Allemagne a reçu 198.255 et la France 91.070.
Au niveau européen, la France est aussi un des pays qui rejette le plus de migrants. L’Europe à 28 accepte une demande d’asile sur deux, alors que la France, en 2017, n’en a accepté qu’une sur trois. Certes les législations nationales sont différentes, et les conditions d’octroi de l’asile plus ou moins souples. Mais la jurisprudence évolue aussi en fonction de lignes politiques. La France accorde notamment très peu de protections subsidiaires. Tout en recevant moins de demandes que l’Italie et l’Allemagne, et leur donne aussi moins satisfaction.
La France 26ème sur 28 en taux d’accueil des migrants
Elle se classe ainsi à 26ème sur 28 pays européens en taux d’accueil des réfugiés, comme le montre ce graphique : seules la Pologne et la République tchèque rejettent proportionnellement plus de demandes de réfugiés que la France.
Le gouvernement français appelle bien de ses vœux une refonte de la procédure d’asile en Europe, avec notamment la création d’un Agence européenne des migrations, à laquelle a récemment souscrit l’Allemagne comme le souligne Benjamin Griveaux.
Alors que l’#Espagne a proposé d’accueillir l’#Aquarius, les États membres de l'UE devraient comprendre qu’il est urgent de trouver une alternative juste et humaine au règlement de #Dublin
Photo @SOSMedFrance #apriteiportihttps://t.co/uc1mwm3YVw— eurodéputés EE (@euroecolos) June 11, 2018
En attendant qu’un tel projet voie le jour, ce qui pourrait prendre des années, il semble difficile d’affirmer que face à l’urgence la France prend sa juste part.