La Hongrie a refusé de ratifier une déclaration reconnaissant « les avantages des migrations en termes de développement » adoptée lors d’une conférence ministérielle au Maroc réunissant une soixantaine de pays d’Europe et d’Afrique.
La déclaration « dépeint la migration comme un phénomène nécessairement positif et favorable qui contribue au développement global, nous pensons que c’est une approche déséquilibrée et nous la désapprouvons », a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijarto.
« Notre position est que nous devons nous concentrer sur les moyens de stopper l’immigration illégale et non l’encourager », a-t-il dit lors de cette conférence à Marrakech.
« Nous ne pouvons pas nier que la migration a un aspect sécuritaire crucial : il est inacceptable que ce soit laissé de côté dans ce document », a-t-il dit en évoquant notamment les attentats qui ont ensanglanté l’Europe ces dernières années.
La « déclaration politique de Marrakech », assortie d’un plan d’action, plaide pour une « approche fondée sur les droits de l’Homme », sur la « protection des migrants en situation vulnérable » et sur le développement d’une communication permettant de lutter contre « la xénophobie, le racisme et les discriminations ».
Le texte comprend aussi un volet consacré à la lutte contre l’immigration clandestine et l’aide au retour des migrants, points cruciaux pour les Européens qui affrontent une crise migratoire sans précédent.
« Nous devons ensemble sortir de cet engrenage de la mobilité sauvage et inorganisée pour rétablir la confiance dans une migration positive pour nous tous », a souligné le commissaire européen à la Migration Dimitri Avramopoulos.
« Seule une coopération effective (….) peut décourager l’utilisation des routes clandestines et dangereuses », a-t-il dit.
La Hongrie, où le Premier ministre souverainiste Viktor Orban vient d’être réélu, s’est illustrée depuis 2015 par son discours hostile à l’accueil de migrants extraeuropéens, position qui l’a exposée à plusieurs reprises aux critiques de ses partenaires européens.
La position hongroise « ne diminuera en rien la détermination des autres membres européens » de trouver des réponses communes, a déclaré mercredi Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères.
« La migration est trop riche pour être ramenée à l’immigration irrégulière », a insisté le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita en appelant les pays européens à aller « au-delà du contrôle des frontières et de la lutte contre le trafic de migrants ».
Le Maroc, qui pilote le dossier migration au sein de l’Union africaine, doit accueillir en décembre une conférence internationale des Nations unies sur la migration qui devrait déboucher sur l’adoption d’un Pacte mondial en cours de discussion.