L’adoption par l’UE d’une liste noire du blanchiment d’argent, sur laquelle figurent notamment l’Arabie saoudite et des territoires américains, devraient être bloquée par les États membres.
L’ouverture de la procédure de blocage fait écho à une lettre envoyée aux dirigeants européens par le roi Salman d’Arabie saoudite, dans laquelle il leur demandait de reconsidérer la décision de la Commission européenne d’inclure Ryad dans la liste, a pu constater Reuters.
Il faudrait réunir une majorité de 21 membres pour bloquer la liste, a indiqué un responsable européen, selon lequel plus de 20 pays, dont le Royaume-Uni et la France, en pointe dans cette affaire, se sont déjà prononcés en ce sens.
« Une majorité écrasante » d’États membres sont opposés à la liste, a confirmé un autre responsable à Bruxelles.
Une réunion d’experts prévue vendredi permettra à chaque État de clarifier sa position, avant qu’une décision formelle ne soit prise sous deux semaines, a-t-il ajouté. L’Arabie saoudite est l’un des plus importants clients de l’industrie de l’armement européenne, notamment française.
Selon un diplomate, le lobbying de Ryad s’est accentué le week-end dernier à la faveur du premier sommet entre l’UE et la Ligue arabe en Égypte. Le sujet a notamment été abordé lors d’une rencontre entre le roi Salman et la Première ministre britannique, Theresa May.
Le diplomate a précisé que les États-Unis avaient aussi fait pression sur l’UE. Le département du Trésor américain a critiqué la décision de la Commission de faire figurer dans sa liste noire quatre dépendances des États-Unis (Porto Rico, Guam, les Samoa américaines et les îles Vierges américaines).
En tout, 23 entités figurent sur la liste provisoire, dont l’Afghanistan, les Bahamas, la Corée du Nord, l’Iran, la Libye, le Nigeria, le Pakistan et le Panama.