Volkswagen investira 15 milliards d’euros dans le secteur chinois des voitures électriques et autonomes d’ici 2022. En Europe, les constructeurs automobiles sont à la traîne.
« La Chine est notre deuxième chez nous ! », a assuré le nouveau directeur de Volkswagen, Herbert Diess, lors d’une conférence de presse à Pékin, le 24 avril. Le secteur chinois des voitures électrique devrait être « le plus grand » au monde, estime-t-il. Les 15 milliards investis devraient provenir de Volkswagen et de coentreprises et permettre « une mobilité plus propre, plus sûre et plus intelligente, afin de vraiment améliorer la vie des gens ».
D’ici 2021, le plus grand constructeur automobile de la planète prévoit de produire des voitures à batteries dans « au moins six usines en Chine », a ajouté Herbert Diess.
Il a également dévoilé une collaboration avec la firme chinoise Anhui Jianghuai Automobile (JAC), avec qui une nouvelle marque, SOL, sera créée. Leur objectif est de commercialiser un modèle de SUV capable de faire « plus de 300 km » sur batterie.
Pas moins de 28,9 millions de voitures ont été vendues sur le marché chinois l’an dernier. Celui-ci pourrait donc bientôt égaler les marchés combinés de l’UE et des États-Unis. La Chine a énormément investi dans la mobilité électrique afin de résoudre son problème de qualité de l’air et continue de lorgner sur le marché de la mobilité de dernière génération européenne.
Volkswagen, qui a récemment décidé de créer une unité entièrement dédiée à la Chine projette de mettre en vente une quarantaine de nouveaux modèles sur ce marché dans les huit années à venir.
L’Europe semble pour sa part prendre du retard. Les constructeurs européens s’opposent en effet à des objectifs de réduction des émissions de CO2 qui accélérerait la mise en vente de véhicules électriques d’ici 2030.
Le commissaire européen chargé de l’action climatique, Miguel Arias Cañete, rejette des accusations selon lesquelles Bruxelles manquerait d’ambition pour les plafonds d’émissions des voitures pour 2030. La proposition de la Commission « marque le bon équilibre » entre les objectifs environnementaux, sociaux et industriels, assure-t-il.
L’ombre du Dieselgate
La foire automobile de Pékin est le premier déplacement international du directeur de Volkswagen depuis sa nomination. Il succède à Matthias Mueller, dont le mandat avait été d’éteindre l’incendie allumé par le scandale du « Dieselgate » en 2015.
Matthias Mueller avait lancé une grande réorientation du groupe et de ses 12 marques vers les véhicules électriques, connectés et autonomes.
La réputation de Volkswagen est cependant toujours entachée des fraudes et mensonges sur les tests d’émissions de 11 millions de véhicules au diesel.