En Bulgarie, les socialistes pro-russes expulsent leur ancienne dirigeante après une série de défaites électorales

La dirigeante du parti socialiste bulgare (BSP), Kornelia Ninova (C) quitte le bureau de vote après avoir voté pour les élections législatives à Sofia, Bulgarie, le 4 avril 2021. [EPA-EFE/VASSIL DONEV]

Le Conseil national du Parti socialiste bulgare (BSP) pro-russe a décidé d’expulser son ancienne dirigeante, Kornelia Ninova, à la suite d’une série de défaites électorales.

Kornelia Ninova s’est retirée de la direction du parti après l’échec du BSP aux dernières élections législatives de juin 2024, mais cela ne l’a pas empêché de recourir à des astuces juridiques pour asseoir son influence au sein du parti. Elle a ainsi nommé des personnes proches d’elle pour établir les listes électorales en vue des prochaines élections d’octobre.

Le BSP a réagi en expulsant Kornelia Ninova du parti. Cette dernière a brandi la menace que le parti ne serait pas en mesure de participer aux prochaines élections législatives d’octobre car la nouvelle direction n’aurait pas été légalement enregistrée.

« Juridiquement, nous nous trouvons dans un cas de figure inédit : une présidente exclue du parti, mais qui reste la présidente du parti par décision de justice. Laissez-nous le temps de comprendre la situation. Nos efforts doivent être orientés vers la participation du BSP aux élections », a déclaré Kornelia Ninova, dirigeante intouchable du BSP depuis 10 ans, à la suite de son expulsion.

Mais ses anciens collègues du parti ont rejeté son appel.

Lors des élections européennes de 2019, le BSP était la deuxième force politique du pays avec près de 25 % de soutien. Seulement, cinq ans plus tard, son soutien s’est effondré à 7 %.

Au cours de cette période, la dirigeante du parti a réussi à évincer du BSP presque toutes les personnalités socialistes clés qui n’étaient pas d’accord avec son mode de direction autoritaire.

En 2017, elle s’est mise à adopter un discours politique conservateur, nostalgique de l’époque de l’État totalitaire.

Elle est entrée en conflit avec le Parti socialiste européen et son dirigeant de l’époque, Sergei Stanishev, ancien Premier ministre bulgare et dirigeant du BSP, après s’être opposée au soutien à l’Ukraine et avoir mené une campagne véhémente contre les droits des personnes LGBTI.

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La crise politique qui sévit en Bulgarie depuis plus de trois ans est sur le point de se transformer en impasse constitutionnelle car le président Roumen Radev a refusé lundi 19 août de nommer un nouveau gouvernement intérimaire pour organiser des élections législatives anticipées.

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