Le Slovaque Robert Fico, porte-parole de Moscou auprès de l’UE

Le Premier ministre slovaque, Vladimir Fico, à la tête de la présidence tournante de l’UE, devrait se faire porte-parole de la Russie lors des réunions de l’UE sur le futur du bloc.

Le Premier ministre slovaque et le président russe se rencontrent le 25 août, notamment pour discuter des relations futures entre la Russie et l’UE, selon la presse russe. La présidence tournante de l’UE est actuellement assurée par la Slovaquie et Bratislava accueillera un sommet informel sur l’avenir de l’Union, le 16 septembre.

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L’expert politique Andrey Rukavishnikov a prédit que Vladimir Poutine se ferait entendre auprès des dirigeants européens, par l’intermédiaire de Robert Fico, pour négocier les relations futures entre la Russie et l’UE.H

« Par ailleurs, Robert Fico et les autres dirigeants des pays de Visegrád [République tchèque, Hongrie et Pologne] rencontreront la chancelière allemande, Angela Merkel, le lendemain [26 août]. Lors de cette réunion, le futur de l’UE, les sanctions contre la Russie et la situation en Ukraine et en Turquie seront abordés », a précisé Andrey Rukavishnikov.

Il a affirmé que, malgré les conséquences des sanctions, le Premier ministre slovaque est optimiste au sujet de la future coopération économique avec Moscou et la Russie souhaite renforcer les relations bilatérales.

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Nord Stream 2

La thématique principale sera toutefois le projet Nord Stream 2, qui devrait doubler la capacité du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne par la mer Baltique. Si ce projet se concrétise, la Slovaquie perdra près de 500 millions d’euros chaque année en frais de transit. En effet, le nouveau projet remplacerait les infrastructures actuelles qui traversent l’Ukraine et la Slovaquie. Selon la presse russe, Bratislava chercherait à mettre sur pied des projets sur l’énergie nucléaire avec Moscou.

Or, le projet Nord Stream 2 se heurte à des obstacles, comme l’a souligné récemment Jack Sharples, un professeur de l’université européenne à Saint-Pétersbourg. En effet, l’autorité de contrôle de la concurrence polonaise, UOKiK, et les entreprises du consortium de Nord Stream 2, qui ont retiré leur demande pour la création de l’entreprise en participation, auront une influence décisive sur le projet.

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Aussi deux problèmes se posent-ils en termes de financement. D’abord, le projet Nord Stream 2 perdra les financements directs des membres du consortium ne faisant pas partie de Gazprom. Ensuite, le financement du projet est rendu plus difficile par l’apparition de risques, qui décourage les prêts. En effet, un consortium composé de Gazprom et cinq autres entreprises productrices d’énergie européenne est plus rassurant que Gazprom seul.

En outre, il faut considérer la perte du soutien politique que cela représente. Les membres du consortium européens avaient soutenu le projet dans leurs pays : Wintershall et Uniper en Allemagne, Engie en France, OMV en Autriche et Shell dans le Royaume-Uni et les Pays-Bas.

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