A l’issue d’une réunion avec les dirigeants sociaux-démocrates européens, François Hollande a appelé à une meilleure protection des frontières extérieures afin de permettre la réouverture des frontières intérieures de l’UE.
Le président François Hollande a reçu 17 dirigeants sociaux-démocrates le 12 mars à Paris en amont d’un nouveau sommet européen consacré à la crise des réfugiés, qui se tiendra les 17 et 18 mars à Bruxelles.
Le premier ministre Grec, Alexis Tsipras, dont le pays est en première ligne de la crise migratoire, a également participé à ce mini-sommet, une première pour le dirigeant de Syriza, issue de la gauche radicale.
« Alexis Tsipras était parmi nous », a confirmé le président François Hollande. « J’ai souhaité que cette réunion des sociaux-démocrates puisse être élargie à d’autres et Tsipras a été invité et a répondu présent, car il se considère comme un membre de cette famille de la gauche européenne » a-t-il poursuivi.
Très critique des positions adoptées par la France, notamment en matière sociale, le dirigeant grec a cependant gardé une certaine distance vis-à-vis de cette réunion de la gauche européenne. En effet le programme de l’Élysée indique que la Grèce participe à la réunion en tant que « pays observateur », et non comme « participant ».
Position intenable de la Grèce
Au-delà des appartenances politiques, la présence de Tsipras à ce sommet de préparation s’explique surtout par la position intenable dans laquelle son pays se trouve depuis la fermeture des frontières de plusieurs Etats limitrophes.
Principal point d’accès des réfugiés tentant de rallier l’Europe, la Grèce se retrouve avec des dizaines de milliers de réfugiés bloqués sur son territoire.
Et la situation ne devrait pas aller en s’arrangeant, puisqu’entre 50.000 et 70.000 personnes devraient être bloquées sur le territoire grec d’ici fin mars, a estimé le ministre grec de la Politique migratoire, Yiannis Mouzalas.
« Nous devons mettre en œuvre le plan de répartition des réfugiés » a appelé le président François Hollande à l’issue de la réunion, rappelant que la France s’était engagée à accueillir 30 000 réfugiés en deux ans sur le plan de répartition de 160 000 demandeurs d’asile proposé par la Commission.
« S’il y a une protection des frontières extérieures, nous éviterons le rétablissement des frontières intérieures », a-t-il expliqué. « C’est cette position que nous défendrons lors du prochain Conseil européen ».
Accord avec la Turquie
Le président français a également affirmé que la position des sociaux-démocrates serait d’aller « dans le sens de ce qui a déjà été engagé avec la Turquie ».
Lors d’un sommet le 8 mars, Bruxelles et Ankara ont avancé vers un compromis, très critiqué, permettant de renvoyer vers la Turquie des migrants illégaux arrivant sur les îles grècques, en échange de contreparties, dont la finalisation du processus de libéralisation des visas avec Ankara.
« Il ne doit y avoir aucune concession en matière de droit de l’Homme, ou sur les critères valables pour la libéralisation de visas » a prévenu le président français, expliquant que cet accord pouvait même être « un facteur de clarification et de transparence dans les rapports entre l’UE et la Turquie ».