Le gouvernement italien souhaite que les régions continuent à gérer les ressources de la politique de cohésion. Et ce contrairement aux pistes évoquées pour le budget européen post-2020.
La position italienne sur l’avenir de la politique de cohésion, l’une des plus grandes enveloppes de l’UE, avec 350 milliards d’euros, a été discutée par le Comité européen des régions (CdR), à Bruxelles, le 30 janvier.
« Les régions doivent être en mesure de donner leur avis et d’être entendues. Les accords à ce sujet existent et fonctionnent, il n’y a pas besoin de changer quoi que ce soit, juste de surveiller ce qu’il se passe », défend Claudio De Vincenti, le ministre italien à la Cohésion territoriale et au Sud.
Certains responsables européens ont récemment évoqué la possibilité de réduire l’enveloppe de la cohésion après 2020. Le gouvernement italien estime au contraire que ces fonds devraient rester intacts, même si toutes les contributions devraient faire l’objet de nouveaux accords entre les États après le Brexit. Cela permettrait un meilleur équilibre économique pour compenser le manque à gagner lié à la sortie du Royaume-Uni. Et de vérifier que les pays respectent bien les conditions associées à ces fonds.
Michael Schneider, rapporteur du CdR sur le rapport « L’Avenir de la politique de cohésion après 2020 » estime également que le caractère des politiques de cohésion ne doit pas être transformé. Il souligne par ailleurs la nécessité de limiter drastiquement la marge d’erreur ou d’abus.
Claudio De Vincenti note par ailleurs que la participation financière des États devrait être calculée sur la base de la stabilité et du développement régional. La gestion du financement devrait donc logiquement rester une compétence des régions. « La centralisation ne constitue pas une perspective avantageuse pour les États membres », assure-t-il.
Les politiques de cohésion permettent à présent de connecter entre elles toutes les régions du continent, poursuit-il, même celles qui sont marginalisées. Il souligne à nouveau la nécessité de mettre en place des mécanismes de contrôle, afin de simplifier les objectifs et d’assurer un suivi efficace. Cela permettrait non seulement de renforcer l’impact des fonds de cohésion, mais aussi de les rendre plus transparents.
« Les institutions politiques doivent contribuer à l’effort en tenant compte des difficultés de chaque région en ce qui concerne les infrastructures physiques et numériques, le changement climatique et les infrastructures présentes en cas d’événement météorologique extrême, comme des inondations », estime-t-il, citant l’exemple du sud de l’Italie, qui « a plus de besoins que le centre et le nord du pays ».
Ces arguments ont été renforcés par Enzo Bianco, maire de Catania et président de la délégation italienne du CdR. « Les régions et municipalités sont convaincues que l’orientation des politiques de cohésion ne changera pas après les élections nationales italiennes », a-t-il précisé.
En ce qui concerne l’impact à long terme des politiques de cohésion, le ministre italien insiste sur la nécessité « d’œuvrer pour que les jeunes puissent voir l’UE comme une infrastructure supranationale qui promeut au mieux leur avenir ».
Pour lui, les politiques de cohésion sont « un message de réelle citoyenneté et d’une vraie communauté européenne ». Ces politiques sont d’une importance capitale pour « atteindre le développement, nous devons rester unis et ne laisser personne sur le carreau », particulièrement depuis que l’UE tourne la page de la crise économique, estime-t-il.