La Lituanie demande à la CPI d’enquêter sur le président biélorusse Alexandre Loukachenko

Comme la Pologne voisine, la Lituanie a vu affluer des migrants d’Afrique et du Moyen-Orient, qui accusent Alexandre Loukachenko d’aider le président Poutine dans sa guerre hybride contre les États membres de l’UE. [EPA-EFE/SERGEI SAVOSTYANOV/SPUTNIK/KREMLIN POOL / POOL MANDATORY CREDIT]

Lundi 30 septembre, la Lituanie a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur les crimes contre l’humanité qui auraient été commis par le régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko, notamment des déportations forcées, la persécution de partisans de l’opposition et des traitements inhumains.

La décision de faire appel à la CPI fait suite à un examen approfondi des éléments de preuve fournis par les groupes d’opposition biélorusses et d’autres sources.

« L’impunité ne peut plus durer et la justice doit être rendue. La Lituanie a fait le premier pas, mais nous exhortons les autres à nous rejoindre dans ce qui est essentiel pour que la justice prévale », a affirmé la ministre de la Justice, Ewelina Dobrowolska.

La dirigeante de l’opposition en exil, Svetlana Guéorguievna Tikhanovskaïa, qui vit à Vilnius depuis 2020, a soutenu la démarche de la Lituanie.

« Les crimes commis par ce régime, des déportations forcées aux arrestations illégales et à la torture, ne peuvent rester impunis. Le courage de la Lituanie nous donne l’espoir que le monde tient enfin le régime pour responsable de ses atrocités », a réagi la dirigeante de l’opposition dans un communiqué publié sur X.

Svetlana Tikhanovskaïa a également souligné le bilan humain du régime d’Alexandre Loukachenko, avec près de 300 000 Biélorusses contraints de fuir depuis la répression de l’élection de 2020, et un Biélorusse sur 30 qui vit désormais en exil.

L’action de la Lituanie s’inscrit dans le prolongement des efforts juridiques qu’elle a déployés précédemment en saisissant la CPI au sujet de la situation en Ukraine, ce qui a conduit à l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine.

« Nous avons demandé à la CPI d’enquêter sur la situation en Biélorussie et nous nous attendons à ce qu’un mandat d’arrêt soit délivré à l’encontre d’Alexandre Loukachenko », a ajouté la ministre de la Justice.

La vice-ministre de la Justice, Gabija Grigaitė-Daugirdė, a souligné la nécessité de rendre des comptes, insistant sur le fait que les dirigeants de la Biélorussie, « du président Alexandre Loukachenko jusqu’au bas de l’échelle », doivent répondre devant la justice des horreurs qui ont poussé des milliers de personnes à fuir en Europe.

Alors que plus de 60 000 Biélorusses cherchent refuge en Lituanie, l’appel du gouvernement à la CPI souligne son engagement à défendre la démocratie et les droits humains.

Cependant, comme la Pologne voisine, la Lituanie fait face à un afflux d’exilés d’Afrique et du Moyen-Orient, qui accusent le pays d’Alexandre Loukachenko d’aider le président Poutine dans sa guerre hybride contre les États membres de l’UE.

En poursuivant la Biélorussie devant la CPI, la Lituanie cherche non seulement à rendre justice aux victimes de l’opposition biélorusse, mais aussi à répondre aux préoccupations croissantes en matière de sécurité régionale liées au régime de Loukachenko.

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