Le géant de l’automobile Stellantis sera auditionné par les législateurs italiens 

Stellantis, issu de la fusion de Fiat Chrysler et du groupe français PSA, est le dernier grand constructeur automobile encore en activité en Italie. Il supervise des marques historiques telles que Fiat, Alfa Romeo, Lancia et Maserati. Seules Lamborghini et Ferrari sont encore indépendantes ou détenues par des intérêts étrangers. [MikeDotta/Shutterstock]

La crise qui couvait depuis longtemps chez le quatrième constructeur automobile mondial a atteint un point critique. Les législateurs de l’opposition italienne et du parti au pouvoir s’apprêtent à interroger le directeur général de Stellantis Carlos Tavares le 11 octobre.

Le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, doit se présenter devant la commission des Activités de production, du Commerce et du Tourisme de la Chambre des députés italienne et soumettre un rapport complet sur la production automobile de l’entreprise en Italie.

Stellantis a confirmé la rencontre dans un communiqué, exprimant son « esprit de collaboration » et sa volonté de dialoguer avec les institutions italiennes.

« L’engagement de Stellantis en faveur d’une communication ouverte et constructive avec les institutions reste inébranlable. Cela inclut notre relation continue avec le ministère de l’Entreprise et du Made in Italy, dirigé par le ministre Adolfo Urso, ainsi qu’avec le parlement italien », peut-on lire dans la déclaration.

L’audition a été décidée à la suite d’une motion parlementaire interpartis exigeant de Stellantis de clarifier ses engagements, notamment en ce qui concerne les pertes d’emplois et les baisses de production.

Pour rappel, cette audition à venir fait suite à une année de tensions croissantes entre Stellantis et le gouvernement italien. En août, le ministre Adolfo Urso a menacé de retenir l’argent du fonds de relance du constructeur automobile si ce dernier ne fournissait pas de réponses claires sur ses projets et ses investissements retardés.

Il y a tout juste deux semaines, le gouvernement italien a annoncé qu’il avait réorienté vers d’autres projets des fonds initialement destinés à Stellantis.

Stellantis, issu de la fusion de Fiat Chrysler et du groupe français PSA, est le dernier grand constructeur automobile encore en activité en Italie. Il supervise des marques historiques telles que Fiat, Alfa Romeo, Lancia et Maserati. Seules Lamborghini et Ferrari sont encore indépendantes ou détenues par des intérêts étrangers.

La semaine dernière, Adolfo Urso s’est rendu à Bruxelles afin d’obtenir un soutien pour sa proposition d’avancer de 2026 à 2025 la révision de la réglementation européenne en matière d’émissions de CO2 des voitures. Cette initiative vise à lutter contre la concurrence croissante des véhicules électriques chinois, qui contribuent à la crise actuelle des constructeurs automobiles européens tels que Stellantis.

Mardi 1er octobre, l’entreprise a informé les syndicats que l’arrêt de la production de la Fiat 500 électrique à l’usine Mirafiori de Turin, initialement prévu pour le 11 octobre, serait prolongé jusqu’au 1er novembre.

L’entreprise a invoqué la faiblesse de la demande de véhicules électriques en Europe, bien que la Fiat 500e ait représenté 40 % des ventes dans le segment des citadines électriques au cours des huit premiers mois de l’année.

Face à l’augmentation des licenciements et à la baisse de la production, les syndicats s’inquiètent de plus en plus, et une manifestation est prévue le 18 octobre.

« Le niveau d’insécurité de l’emploi est inacceptable et l’ensemble du secteur automobile est au bord de l’effondrement. Le 18 octobre, nous serons à Rome pour attirer l’attention sur cette situation d’urgence, qui menace de détruire l’un des principaux secteurs industriels de l’Italie », a annoncé Luigi Paone, secrétaire général du syndicat Uilm.

« La situation à Turin devient de plus en plus alarmante et cette nouvelle fermeture rend l’intervention du gouvernement encore plus urgente pour garantir la stabilité des usines italiennes », a-t-il ajouté.

Pour aggraver les difficultés de l’entreprise, Stellantis a revu à la baisse ses prévisions pour 2024 lundi 30 septembre, ce qui a fait chuter le cours de son action de 12 % à la bourse de Milan et l’a ramené à son niveau le plus bas depuis deux ans.

Entre-temps, les rumeurs d’une éventuelle fusion avec Renault et BMW ont refait surface. Bien que le président de Stellantis, John Elkann, ait rejeté des spéculations similaires au début de l’année, des rapports suggèrent que les négociations de fusion avec Renault sont de nouveau sur la table, alors que les entreprises font face à une pression croissante de la part des fabricants chinois de véhicules électriques. Les négociations incluraient désormais BMW.

Objectif zéro émission en 2035 : l'Italien Adolfo Urso en faveur d'un réexamen anticipé des règles

Jeudi 26 septembre, le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso tente de pousser ses homologies européens à faire avancer la révision des objectifs de réduction des émissions des voitures thermiques, mais aussi à sauvegarder l’objectif de l’Union européenne (UE) de zéro émission de CO2 à compter de 2035.

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