Le gouvernement italien lance un ultimatum au géant de l’automobile Stellantis pour retards et engagements non tenus

Cette année, Rome a également confronté ouvertement Stellantis dans deux affaires très médiatisées concernant ses pratiques de marketing, accusant l’entreprise de tromper les consommateurs en présentant des véhicules comme typiquement italiens alors qu’ils ont été fabriqués à l’étranger. [Jonathan Weiss / Shutterstock]

Le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, a menacé de retenir l’argent du fonds de relance accordé au géant automobile Stellantis si ce dernier n’est pas en mesure de justifier les retards de ses investissements. Les tensions entre l’entreprise et le gouvernement italien continuent de s’intensifier.

« Il appartient à Stellantis de relancer le secteur automobile en Italie, et nous attendons une réponse depuis trop longtemps. Le gouvernement a fait sa part, Stellantis ne l’a pas faite », a déclaré le ministre Adolfo Urso lors de la Rencontre catholique pour l’amitié entre les peuples, qui s’est tenue jeudi dans la ville de Rimini, dans le nord de l’Italie.

Adolfo Urso a également souligné que le gouvernement avait rempli ses engagements, y compris l’assouplissement des réglementations Euro 7 et la mise en œuvre d’un plan incitatif, tandis que Stellantis n’aurait pas atteint l’objectif convenu de produire un million de voitures en Italie.

Des questions subsistent également sur les retards d’un projet de gigafactory dans la commune de Termoli, ainsi que sur d’autres investissements clés. « Stellantis doit nous fournir une réponse rapidement. Si le groupe ne répond pas, l’argent du Fonds de relance sera alloué ailleurs. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ces ressources parce que Stellantis ne respecte pas ses engagements. Le délai n’est plus que de quelques heures », a prévenu Adolfo Urso.

Mais les demandes du gouvernement ne se limitent pas aux investissements.

Cette année, Rome a également attaqué Stellantis lors de deux affaires très médiatisées qui concernent ses pratiques marketing. La capitale italienne accuse l’entreprise de tromper les consommateurs en présentant des véhicules comme typiquement italiens, alors que ces derniers ont été fabriqués à l’étranger.

En avril, le gouvernement a ainsi empêché l’entreprise de baptiser « Milano » un nouveau modèle Alfa Romeo produit en Pologne, arguant qu’il serait trompeur d’associer la voiture à une ville italienne alors qu’elle est produite ailleurs.

En juin, après avoir saisi des centaines de véhicules, un juge italien a provisoirement décidé que la Fiat Topolino électrique, fabriquée au Maroc, trompait les consommateurs sur son origine. Celle-ci présentait des autocollants du drapeau italien et portait les noms « Topolino » et « Topolino Dolcevita », qui, selon le tribunal, suggéraient qu’il s’agissait d’un produit fabriqué en Italie.

Les critiques du gouvernement sont en partie dues au fait que Stellantis, issue de la fusion de Fiat Chrysler et du groupe français PSA, est le dernier grand constructeur automobile opérant en Italie. Il possède la quasi-totalité des marques historiques du pays, dont Fiat, Alfa Romeo, Lancia et Maserati, à l’exception de Lamborghini, qui appartient à l’Allemand Audi, et de Ferrari.

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