Mercredi (11 janvier), l’Union européenne et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ont annoncé la création d’une « task force conjointe » visant à renforcer la protection des infrastructures critiques face aux potentielles menaces hybrides de la Russie.
Cette initiative découle du sabotage des gazoducs sous-marins Nord Stream en septembre 2022, alors que les deux organisations cherchent à renforcer leur coopération en matière de sécurité suite à l’invasion russe en Ukraine.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confié aux journalistes à Bruxelles que la task force réunirait des experts des deux organisations pour étudier les vulnérabilités des infrastructures critiques et recommander des mesures pour une meilleure protection de celles-ci.
« Le sabotage du Nord Stream nous a montré que nous devons être prêts et que nous devons faire face à ce nouveau type de menace », a expliqué Mme von der Leyen en marge d’une réunion semestrielle des commissaires européens, à laquelle était invité le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
M. Stoltenberg a déclaré que les deux organisations « veulent examiner ensemble la manière de rendre nos infrastructures critiques, nos technologies et nos chaînes d’approvisionnement plus résilientes ».
« La résilience et la protection des infrastructures critiques sont un élément essentiel de nos efforts communs, comme nous l’avons vu à la fois avec l’instrumentalisation de l’énergie par le président [Vladimir] Poutine et […] le sabotage des gazoducs Nord Stream », a déclaré M. Stoltenberg.
« Ce sera une étape importante pour renforcer nos sociétés et les rendre plus sûres », a-t-il ajouté.
Mme von der Leyen a indiqué que la task force présenterait dans un premier temps des propositions sur les infrastructures dans quatre secteurs : le transport, l’énergie, le numérique et l’espace.
Quatre importantes fuites de gaz avaient été découvertes sur les deux gazoducs du Nord Stream au large de l’île danoise de Bornholm à la fin du mois de septembre, et les instituts de sismologie avaient enregistré deux explosions sous-marines quelques minutes auparavant.
Les enquêtes menées par les autorités danoises et suédoises ont confirmé que les fuites étaient dues à un sabotage et les experts ont déclaré que seul un État aurait eu les moyens de mener une telle opération.
Cependant, les enquêtes n’ont pas permis d’identifier les responsables.
En outre, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé l’ordre sécuritaire européen et suscité des appels à une plus grande coordination au sein de l’alliance militaire dirigée par les États-Unis.
Les deux organisations ont signé mardi une nouvelle déclaration conjointe de coopération, dans le but de renforcer la coordination et de faire passer leur partenariat au « niveau supérieur » à la suite de l’invasion russe.
Vingt-et-un États membres de l’UE sont membres de l’OTAN, et les procédures d’adhésion de la Suède et de la Finlande devraient aboutir d’ici la fin de l’année.
L’OTAN a déjà renforcé le déploiement de ses forces navales dans la région après le sabotage des gazoducs.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]