Macron et Osborne à l’unisson sur la réforme de l’UE

Emmanuel Macron et George Osborne [The Family]

Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, et le ministre britannique des Finances, George Osborne, ont tous deux affirmé que les bases d’un accord commun sur une Europe réformée étaient jetées. 

« Je veux une Europe qui fonctionne mieux pour tous les citoyens », a déclaré le chancelier de l’Échiquier britannique, George Osborne le lundi 27 juillet. Après avoir visité « The family », un accélérateur de start-up, Emmanuel Macron et George Osborne ont participé à une discussion sur la stratégie numérique de l’UE.

Alors que les deux hommes présentaient le marché unique numérique comme une stratégie clé pour l’avenir de l’UE, la conférence a rapidement glissé vers les réformes exigées par la Grande-Bretagne. Contradiction entre plus d’intégration européenne et organisation d’un référendum sur l’appartenance à l’UE ? « Le Royaume-Uni veut faire partie d’une Union européenne dynamique, qui soutient et crée des emplois et veut s’assurer que l’Union fonctionne pour les 28 États membres et pour les 19 membres de la zone euro », a répondu George Osborne.

Compatibilité marché unique-monnaie unique

« Nous voulons nous assurer que la monnaie unique et le marché unique sont compatibles. Cela implique notamment une plus grande intégration de la zone euro », a déclaré le chancelier de l’Échiquier. « Il est dans l’intérêt de la Grande-Bretagne que la monnaie unique soit stable et que la zone euro soit une réussite car nous y envoyons 40 % de nos exportations. »

Toutefois si la zone euro s’orientait vers plus d’intégration, il faudra garantir que les intérêts de ceux qui n’en font pas partie, comme le Royaume-Uni, sont correctement protégés, et que l’UE fonctionne à 28, a-t-il insisté.

Une remarque qui semble être adressée au projet d’« avant-garde » de la zone euro annoncé il y a quelques jours par François Hollande, qui envisage de renforcer le pouvoir politique des six pays fondateurs de l’UE également membres de la zone euro (France, Italie, Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas). 

>> Lire : Hollande veut un gouvernement pour l’avant-garde de la zone euro

« Nous allons discuter de ce point central et je suis sûr que nous pouvons parvenir à un accord qui convienne à la France, au Royaume-Uni, à l’Allemagne et à tous les autres États membres », a-t-il insisté.

Accord gagnant-gagnant

« Il est très important que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne, nous avons besoin d’une approche gagnant-gagnant car son rôle est d’être dans l’UE », a quant à lui affirmé Emmanuel Macron.

En effet, sur la question d’une réforme de l’UE, les deux ministres ont parlé à l’unisson. « Nous nous trouvons dans un moment opportun pour réformer certaines choses. Nous avons besoin d’une zone euro plus forte, plus intégrée. Nous devons réarticuler le projet politique de la zone euro et établir des règles claires entre les pays membres de la zone euro et les non-membres », a assuré le ministre français de l’Économie, tout en ajoutant que « si cela signifie plus de simplicité et plus d’efficacité, alors réformer l’UE est une bonne chose pour [nous] tous ».

Référendum : rumeur confirmée ?

« Au Royaume-Uni nous soumettrons cet accord au vote des citoyens britanniques lors d’un référendum et je veux pouvoir dire ‘votons oui pour que la Grande-Bretagne fasse partie d’une Europe réformée’. Pour cela, il nous faut poursuivre cette réforme », a déclaré George Osborne.

David Cameron, qui a remporté les élections du 7 mai dernier à la majorité absolue a promis de renégocier la relation du pays avec l’UE puis d’organiser un référendum d’ici 2017 pour voter si oui ou non, le Royaume-Uni devrait rester dans l’UE. S’il obtient les réformes souhaitées, David Cameron et son gouvernement feront campagne pour rester dans l’UE.

>> Lire : Le référendum sur le « Brexit » pourrait se tenir en juin 2016

« Monsieur Macron a évoqué un accord gagnant-gagnant auquel nous sommes, je pense, en mesure de parvenir », a commenté le chancelier de l’Échiquier.

George Osborne a également affirmé que la loi autorisant la tenue d’un référendum donnait la date de 2017 mais que si un accord était conclu avant cette date, alors le référendum pourrait être organisé plus tôt. 

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