Les hauts postes de la Commission, le développement durable, la prospérité et la sécurité étaient les points principaux abordés lors de la visite d’Ursula von der Leyen à Varsovie ce 25 juillet.
Après Paris, la nouvelle présidente de la Commission s’est rendue à Varsovie, destination clé de son voyage à travers l’Europe où elle déploie ses grandes manœuvres.
« La Pologne est un État membre très important au sein de l’UE (…), et c’était primordial pour moi de venir à Varsovie après être allée à Paris et Berlin », a-t-elle indiqué.
Elle a déclaré que des sujets ardus, tels que la migration et l’état de droit étaient aussi à l’ordre du jour. Lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre Mateusz Morawiecki, elle a toutefois avancé vouloir abolir les différences qui avaient séparé Varsovie et Bruxelles ces dernières années.
« Il est essentiel de s’écouter et de se respecter, sans oublier les raisons qui nous ont poussés à adhérer à l’UE », a-t-elle souligné.
La Pologne à la Commission
En l’accueillant à Varsovie, le Premier ministre polonais a déclaré que l’objectif de la réunion était « d’aborder des questions telles que la nouvelle équipe de la Commission et le portefeuille accordé au commissaire polonais ».
Selon certaines sources, le gouvernement à Varsovie attendrait quelque chose d’Ursula von der Leyen pour avoir voté en sa faveur à la tête de la Commission.
D’après le vice-premier ministre polonais, Jacek Sasin, lors des négociations sur les hauts postes de l’UE, le gouvernement polonais a déclaré à plusieurs reprises qu’il administrerait son soutien à Ursula von der Leyen si elle lui assurait « un bon poste » dans le nouveau cabinet de la Commission.
Ce dernier a, par ailleurs, confirmé que Varsovie lorgnait le portefeuille de l’Énergie.
De son côté, le ministre polonais des Affaires étrangères, Jacek Czaputowicz, a déclaré que le pays visait l’Économie. « Nous savons comment nous y prendre et notre développement économique est l’un des plus rapides au sein de l’UE ».
En outre, le premier ministre Mateusz Morawiecki a indiqué ce 23 juillet qu’il avait un large éventail de candidats pour remplir les postes et qu’il présenterait l’étendue de leurs compétences à Ursula von der Leyen.
Les auditions des commissaires en devenir se tiendront pendant les vacances d’été et le Parlement européen votera la composition de la Commission en octobre.
Sous la mandature d’Ursula von der Leyen, le gouvernement polonais de droite souhaite plus de compréhension de la part de l’Union européenne et espère une levée de la procédure de sanction lancée par l’UE contre Varsovie pour ses réformes judiciaires qui constituent une violation de l’état de droit.
Le Premier ministre polonais a accueilli la présidente de la Commission « à bras ouverts et avec le grand espoir qu’au fil des prochaines années, nous parviendrons ensemble à bâtir une nouvelle Europe de compromis, ouverte et avec une vision commune sur le commerce, l’énergie, l’économie, l’innovation et l’avenir ».
Développement durable, prospérité, sécurité
En matière économique, Ursula von der Leyen a déclaré qu’elle voulait se concentrer sur l’innovation, ainsi que sur les petites et moyennes entreprises (PME) qui sont « l’épine dorsale de l’économie », ajoutant que « d’énormes investissements seront nécessaires ».
En ce qui concerne la sécurité, la présidente de la Commission a avancé « qu’une chose est sûre : la défense commune reposera toujours en premier lieu sur les épaules de l’OTAN, qui est l’alliance la plus forte du monde ».
À ses yeux, « il y a d’autres domaines dans lesquels l’UE, et non l’OTAN, a un rôle à jouer. C’est pourquoi nous avons besoin de procédures et de structures appropriées qui aillent dans cette direction», mettant en avant la création de PESCO (ou CSP), la coopération structurée permanente de l’UE.
Référence à Ernest Albert
Se référant à l’histoire difficile entre l’Allemagne et la Pologne, Ursula von der Leyen a révélé que son père, Ernest Albert, était le premier homme politique à avoir « joué un rôle clé dans l’acceptation de la frontière formée par le fleuve Oder et la rivière Neisse entre l’Allemagne et la Pologne ».
« Il a déclaré qu’il fallait l’accepter parce que les deux pays partagent des siècles d’histoire, une histoire belle, tragique, et maintenant notre rôle est de façonner un avenir commun », a souligné la nouvelle cheffe de l’exécutif européen.
« Nous sommes du même côté de la barrière et si nous regardons autour de nous, nous comprendrons que les valeurs fondamentales doivent être protégées », a-t-elle conclu.