Les agriculteurs britanniques craignent les OGM américains

En cas de Brexit sans accord, le gouvernement britannique ne devrait pas se précipiter pour conclure des accords avec des pays tels que les États-Unis, explique un représentant de l’Union nationale des agriculteurs.

« Nous rapprocher des États-Unis pour nous sortir des problèmes en cas de non accord ne ferait à mon sens qu’aggraver la situation », a expliqué Nick von Westenholz, responsable de la sortie de l’UE et du commerce international pour l’Union nationale des agriculteurs, ajoutant que « personne n’a jamais fait un bon traité commercial en toute hâte ».

Selon lui, après le Brexit, Les États-Unis profiteront de la position de relative vulnérabilité du Royaume-Uni pour tenter de lui faire accepter ses exportations d’aliments génétiquement modifiés. « Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. L’industrie et le gouvernement américains ont été très clairs au sujet de leurs attentes », a-t-il expliqué à l’occasion d’un évènement organisé par Euractiv à Londres.

« Ils considèrent que l’approche de l’UE en matière d’OGM est injustifiée, et préfèreraient que l’UE change d’approche, et ils se comporteront de la même façon avec le Royaume-Uni pendant les négociations », a-t-il ajouté.

Le secrétaire d’État britannique à l’environnement, Michael Gove, a cependant laissé entendre que les aliments génétiquement modifiés seraient toujours interdits au Royaume-Uni après le départ britannique. Ses déclarations publiques sont toutefois restées vagues afin de ne pas compromettre tout accord potentiel avec la première puissance mondiale.

David contre Goliath

L’ancien législateur conservateur, Neil Carmichael, (qui s’était opposé au Brexit), a déclaré que le Royaume-Uni devrait faire très attention aux questions concernant entre autres choses les OGM lors des prochaines négociations commerciales.

« Je pense qu’il est important que si le Royaume-Uni quitte l’UE, nous comprenions que les autres pays avec lesquels nous devons négocier auront bien plus de poids que nous, et c’est particulièrement vrai pour les États-Unis », a-t-il déclaré.

Les États-Unis « peuvent produire de nombreux produits dans des quantités bien plus importantes que nous. Il est essentiel que nous mesurions le danger de conclure un accord commercial dans de telles circonstances », a-t-il expliqué.

Nick von Westenholz considère que l’idée de reporter le Brexit à plus tard ne changerait rien au problème. « Ce que nous voulons, c’est un accord. Aurons-nous un accord avec le nouveau délai ? Si oui, tout va bien. Ce qui serait inquiétant, ce serait d’avoir un nouveau délai mais pas d’accord ; cela reviendrait seulement à remettre à plus tard l’incertitude », a-t-il déclaré. Selon lui, il est impossible que le Royaume-Uni se prépare sa sortie de la fin du mois de mars si aucun accord n’est conclu. « Un Brexit sans accord représente un risque conséquent”, a-t-il conclu.

Le scénario d’un Brexit sans accord menace toujours

Les vacances parlementaires terminées, Theresa May tentera à nouveau cette semaine de convaincre les députés britanniques de ne pas enterrer l’accord de sortie de l’UE conclu avec Bruxelles, sous peine de plonger le pays dans le chaos.

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