A l’approche du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, le leader des indépendantistes a marqué des points lors d’un débat face aux partisans du maintien au sein de la Grande-Bretagne. Mais les sondages restent incertains sur l’issue du scrutin.
Le chef de file des indépendantistes écossais, Alex Salmond, s’est montré convaincant – voire pugnace – au soir du 25 août à l’occasion du dernier débat avant un référendum historique sur l’indépendance de l’Ecosse, mais rien ne dit que sa prestation fera basculer le scrutin.
L’Écosse et le Royaume-Uni ont signé un accord le 15 octobre 2012 pour tenir un référendum sur le maintien de l’Ecosse au sein de la Grande-Bretagne, qui doit avoir lieu le 18 septembre.
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Durant ces échanges parfois difficilement compréhensibles, Alex Salmond n’a pas hésité à hausser le ton face à son adversaire, Alistair Darling, qui conduit la campagne des partisans d’un maintien de l’Écosse dans le giron britannique.
Le débat pourrait changer la donne
Les tenants du « oui » à l’indépendance, en retard de plus de dix points dans les sondages, espéraient voir leur champion, en difficulté lors du premier débat, briller lors de cet ultime exercice.
Alex Salmond a répondu à leurs attentes : selon un sondage réalisé par le Guardian et l’institut ICM, 71 % des 500 personnes interrogées à l’issue de la discussion d’une heure et demie ont jugé qu’il l’avait emporté.
Alex Salmond monopolise le débat
La figure de proue des indépendantistes n’a pas avancé de nouveaux arguments mais, tout au long du débat, il a régulièrement interrompu son interlocuteur et lui a répété les mêmes questions, une stratégie qui a réussi à désarçonner l’ancien ministre des Finances britannique.
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« Les yeux du monde sont tournés vers l’Écosse », a dit Alex Salmond en guise d’introduction. « Notre heure est venue, franchissons le pas ».
Les Écossais toujours attachés à l’accord avec l’Angleterre
John Curtice, professeur à l’université de Strathclyde et spécialiste des sondages, a également estimé qu’Alex Salmond était sorti vainqueur de la soirée. Mais, selon lui, ce succès ne signifie pas que les tendances vont s’inverser d’ici le 18 septembre.
« Un débat ne permet pas forcément de gagner des suffrages », a-t-il dit, tout en soulignant le manque de discussions de fond au sujet des questions économiques.
Les récents sondages montrent une légère remontée du camp indépendantiste mais, selon une étude rendue publique le 15 août, dans laquelle n’apparaissent pas les indécis, 57 % des votants tiennent toujours à l’accord qui lie l’Écosse à l’Angleterre depuis 307 ans, contre 43 % de personnes favorables à l’indépendance.
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