Le Royaume-Uni parvient souvent à imposer ses priorités politiques au sein de l’Union européenne, malgré un isolement croissant à Bruxelles, relève une étude du lobby pro-européen British Influence. ?
Pour la deuxième année consécutive, le Royaume-Uni a remporté plus de batailles qu’il n’en a perdues sur le front des politiques européennes, selon une analyse publiée par British Influence.
La feuille de score développée par le groupe de pression pro-européen British Influencepour 2014 souligne que seuls quatre des 44 objectifs du Royaume-Uni en termes de politiques européennes n’ont pas abouti. Ce score se base sur l’enquête sur l’influence du pays dans l’UE lancée en 2012 par le gouvernement britannique.
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Lors de l’événement de présentation de ce rapport, Carl Bildt, ancien premier ministre suédois, a en effet déclaré que bien que le Royaume-Uni se soit isolé au sein de l’UE par « une série de mesures », le programme stratégique actuel de la Commission européenne « semble avoir écrit par Londres ».
« [Les] sujets généraux au programme de l’UE cette année, comme l’accord de libre-échange États-Unis-Europe et la création d’un marché unique dans des domaines comme l’énergie et le numérique, vont dans la direction voulue par la Grande-Bretagne », affirme-t-il. « Ces projets sont dans l’intérêt du Royaume-Uni autant que dans celui de l’Europe. C’est pour cette raison que de nombreux pays attendent que Londres définisse une vision et une direction pour l’UE. Quand c’est le cas, l’influence britannique fonctionne réellement. Quand ce n’est pas le cas, l’Europe est à la dérive. »
« Les europhobes disent que le Royaume-Uni est isolé et que les autres États se liguent contre lui à Bruxelles », explique Peter Wilding, directeur de British Influence. « C’est une attitude fausse et défaitiste. En vérité, la Grande-Bretagne parvient à concrétiser ses politiques à l’échelle européenne », ajoute-t-il.
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Malgré ces succès, ce sont en général les échecs de Londres qui font les gros titres. En ce qui concerne l’élargissement de l’UE, la libre circulation des personnes, l’accès aux aides sociales et le nombre de Britanniques au sein des institutions européennes, le Royaume-Uni n’a pas réussi à imposer ses vues.
Le pays est toutefois parvenu à influencer la politique européenne sur de nombreux autres sujets, comme le marché unique, les accords de libre-échange et les objectifs d’émission de carbone.
Le rapport de British Influence suit de deux jours un sondage de YouGov qui montre que 43 % des Britanniques sont en faveur de l’UE, alors que 38 % préfèreraient sortir de l’Union. Ce résultat indique qu’en un an la tendance s’est inversée puisque 46 % des Britanniques s’exprimaient alors en faveur du « Brexit », contre 36 % de pro-européens. Le reste de la population n’a pas encore arrêté son choix, ou a décidé de ne pas voter.
Un autre sondage, réalisé pour Open Europe par la société d’étude ComRes, montre que 60 % des Britanniques seraient pour une Europe réformée.
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