La Slovénie a rejoint la « déclaration de La Valette », une alliance d’États membres souhaitant négocier ensemble les prix des médicaments avec l’industrie pharmaceutique. La Croatie en devient observatrice.
Les rangs de la coalition de pays européens sur les prix des médicament se remplissent, avec l’arrivée de la Slovénie et celle probable de la Croatie.
En mai 2017, les ministres de la Santé de Malte, Chypre, de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal avaient signé la « déclaration de La Valette », dans le but d’explorer les stratégies possibles pour négocier ensemble les prix des médicaments avec l’industrie pharmaceutique.
Parti du sud de l’Europe, ce mouvement englobe à présent l’Irlande, la Roumanie, la Croatie en tant que pays observateur, et la Slovénie, suite à une rencontre à Madrid le 30 janvier. Pour la première fois, la France a également exprimé son intérêt pour l’initiative et a suivi de près les travaux du comité technique du groupe.
Des accords similaires ont déjà été passés entre plusieurs pays européens, comme l’Autriche et le Benelux, qui ont signé l’accord Beneluxa en 2015.
Yannis Natsis, responsable à l’alliance européenne pour la santé publique (EPHA), se réjouit de l’adhésion au groupe de Ljubljana et Zagreb. « Avec Beneluxa, la déclaration de La Valette et ce genre de projets, les gouvernements s’organisent. C’est leur réponse à la stratégie du ‘diviser pour mieux régner’ mise en place depuis des années par les entreprises pharmaceutiques et le résultat direct des prix déraisonnables demandés par les fabricants de médicaments », estime-t-il.
Pour lui, ces initiatives « prouveront leur potentiel hautement perturbateur » cette année.
L’objectif de la réunion de Madrid était de renouveler « l’accord politique » entre les pays participants et de procéder à la préparation technique des prochaines étapes afin d’évaluer et de négocier conjointement les prix des nouveaux médicaments qui arrivent en Europe.
D’après les informations recueillies par Euractiv, le groupe de la Déclaration de La Valette se concentrerait sur les nouveaux médicaments qui ne sont actuellement pas remboursés dans ces États membres.
« Si nous parlons réellement d’une Europe unique des citoyens et des droits sociaux, la Commission européenne devrait soutenir cette coopération volontaire sur la base du droit communautaire », a souligné le ministre grec de la Santé, Andreas Ksanthos.
L’industrie pharmaceutique ne s’oppose pas à la coopération régionale entre les pays de l’UE, mais exige que la confidentialité des prix nets négociés soit respectée.