Le coronavirus continue sa progression en Europe. Les médias grecs rapportent qu’une femme de Thessalonique vient d’être infectée. Alors que la Commission appelle à la coordination, un pays de plus vient s’ajouter à la liste des États membres touchés.
Il s’agit du premier cas de coronavirus recensé dans le pays depuis le début de l’épidémie dans l’Italie voisine.
Une équipe de scientifiques spécialisés surveille actuellement la patiente, et les personnes avec qui elle est entrée en contact récemment seront elles aussi mises en quarantaine.
Les médias grecs indiquent que la jeune femme de 38 ans s’était rendue à Milan et était revenue en voiture.
Le ministre grec de la Santé, Vassílios Kikílias, appelle au calme, comme la maladie n’en est encore qu’à un stade précoce. Toutefois, il enjoint aux citoyens en provenance des régions italiennes affectées par le virus de surveiller leur santé et, s’ils ressentent le moindre symptôme, de rester chez eux et d’appeler un médecin.
En cas de progression de l’épidémie, le secrétariat général de protection civile du pays est prêt à mettre en place plus de dix plans d’action différents en fonction des régions touchées et de la vitesse de propagation du virus.
Si le « scénario catastrophe » – à savoir la propagation du coronavirus dans les deux plus grandes villes du pays, Athènes et Thessalonique –, vient à se produire, la police et les forces armées seront déployées et les grands axes de circulation ainsi que le métro seront fermés.
L’UE appelle à la coordination
Le 24 février, le Comité de sécurité sanitaire européen annonçait que le risque d’infections groupées comme dans le nord de l’Italie était « modéré à élevé ».
Parallèlement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) somme tous les pays du monde à se préparer à une « pandémie potentielle ».
Lors d’une conférence de presse conjointe à Rome avec le ministre italien de la Santé, la commissaire à la santé Stella Kyriakides a appelé les États membres à se coordonner pour affronter cette situation critique.
« Tous les États membres doivent nous informer de leurs actions préventives. […] Il faut éviter les approches divergentes à travers l’Europe », indique-t-elle. Et d’ajouter que la fermeture des frontières constitue une mesure « disproportionnée et inefficace ».
La commissaire d’origine chypriote déclare que l’UE en est encore à la phase de confinement. Mais à la vitesse à laquelle la situation peut évoluer, le système de santé public « doit se préparer à traiter plus de cas d’infections ».
Attention au mot « pandémie »
Plus tôt dans la journée du 25 février, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti sur l’utilisation intempestive du terme « pandémie ».
Lors d’une conférence de presse à Genève, le directeur a affirmé que « l’augmentation des cas en dehors de la Chine a poussé certains médias et politiciens à parler de pandémie. Il ne faut pas crier à la pandémie sans analyser les faits de façon claire et détaillée ».
Il a ajouté que l’OMS avait déjà activé l’alerte rouge, mais que l’utilisation abusive du terme « pandémie » n’apporterait « pas de résultats tangibles ».
« Mais en ce qui concerne l’amplification de la peur et des préjugés inutiles et injustifiés et la paralysie des systèmes, [cette utilisation abusive du mot] pose des risques majeurs » a soulevé Tedros Adhanom Ghebreyesus.