À l’approche de la soixante-quinzième Assemblée mondiale de la santé, qui débutera ce dimanche (22 mai), la Commission européenne souhaite aligner les positions des États membres du bloc et veiller à ce que les accords conclus à l’échelle de l’UE se traduisent dans les politiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette Assemblée, qui est la première à avoir lieu en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19, a pour thème « La santé pour la paix, la paix pour la santé ».
L’Assemblée est l’organe de décision de l’OMS, et son principal objectif est de déterminer les politiques de l’organisation, de nommer le directeur général, de superviser les politiques financières, et d’examiner et d’approuver le projet de budget-programme.
Des délégations de tous les États membres de l’OMS y assistent. Si les États membres de l’UE en sont membres, l’Union européenne n’est quant à elle pas membre de l’OMS.
La présidence française du Conseil de l’UE (PFUE) est chargée de présenter 11 déclarations au nom des États membres de l’UE sur les principaux points de l’ordre du jour. Dans le même temps, l’exécutif européen s’efforce d’aligner les positions de la Commission et des États membres de l’UE.
« Des réunions de coordination et des consultations régulières avant et pendant l’assemblée ont permis et permettront d’assurer une coordination étroite entre l’UE et les États membres et les services de la Commission dans l’élaboration de ces déclarations communes », a déclaré Stefan Schreck, conseiller à la DG Santé de la Commission, lundi (16 mai), lors de la réunion de la commission Environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI).
Il a poursuivi en disant que « ce que nous essayons de faire, c’est de garantir que les objectifs politiques qui ont été convenus au niveau de l’UE seront également traduits dans les différents instruments de l’OMS ».
M. Schreck a ajouté que les discussions sur plusieurs points de l’ordre du jour étaient en cours et se termineraient probablement juste avant l’assemblée.
Au total, 28 points de l’ordre du jour comprenant plus de 50 sous-parties seront abordés pendant l’assemblée, notamment la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies et aux urgences sanitaires et le renforcement de l’OMS.
Le nouvel accord sur les pandémies ne figurera pas à l’ordre du jour de cette année, car il est prévu pour l’année prochaine, dans l’attente du rapport d’activité de l’organe intergouvernemental de négociation.
Renforcer l’OMS
Il est prévu que l’assemblée accueille favorablement le rapport du groupe de travail sur le renforcement de la préparation et de la réponse de l’OMS aux urgences sanitaires.
Le rapport met également l’accent sur la mise en place et le renforcement de systèmes et d’outils permettant de prévenir et de préparer plus efficacement les situations d’urgence sanitaire futures, ainsi que sur l’investissement collectif dans la prévention, la préparation et la réponse aux situations d’urgence sanitaire aux niveaux mondial, régional et national, y compris un financement adéquat et durable de l’OMS.
Le groupe de travail sur le financement durable soumettra à une adoption formelle l’augmentation de la cotisation des membres à 50 % d’ici 2028-29.
M. Schreck a déclaré que la Commission considère également « l’amélioration des méthodes de travail de l’OMS comme absolument nécessaire. Et nous le ferons toujours dans le cadre des consultations que nous avons avec les États membres du bloc avant que la position de l’UE ne soit réellement adoptée ».
Les autres points à l’ordre du jour
Parmi les autres sujets qui seront abordés lors de cette Assemblée, on retrouve notamment la situation d’urgence sanitaire en Ukraine.
« L’UE continuera à travailler avec l’Ukraine et les pays partageant les mêmes idées sur le projet de résolution à soumettre à l’Assemblée mondiale de la santé afin de trouver le juste équilibre entre une réponse forte à l’agression russe et un soutien maximal de la part des membres de l’OMS. »
Les autres points à l’ordre du jour couvrent tous les domaines du secteur de la santé, des essais cliniques à la promotion de la santé et au bien-être, en passant par les maladies transmissibles et non transmissibles et la pandémie de Covid-19.
M. Schreck a également déclaré que « l’UE et ses 27 États membres se féliciteront, dans leurs déclarations communes, de l’appel lancé en faveur de normes élevées pour les essais cliniques, car cela est particulièrement important à une époque où la population se méfie de plus en plus de la sécurité et de l’efficacité des vaccins en particulier ».
Il a ajouté qu’étant donné qu’une nouvelle législation sur les essais cliniques a été approuvée au niveau communautaire, « les États membres souhaitent éviter les chevauchements ».
« Par conséquent, il y a en fait une réserve sur l’ensemble du texte jusqu’à ce que le texte complet soit disponible », a-t-il expliqué.
Une approche commune est également adoptée en ce qui concerne la standardisation de la nomenclature mondiale des dispositifs médicaux (Global Medical Device Nomenclature, GMDN). M. Schreck a précisé que l’Union européenne et ses États membres « soutiendront, dans leurs déclarations communes, l’OMS qui présente un plan pour l’élaboration d’une nomenclature mondiale des dispositifs médicaux en consultation avec les États membres ».