La Convention de Minamata sur le mercure, un traité international interdisant la fabrication et le commerce de produits au mercure après 2020, est entrée en vigueur, quatre ans après sa signature. Un article de notre partenaire, Der Tagesspiegel.
Le Brésil est devenu le 75e État à ratifier la Convention de Minamata, après l’UE, qui a approuvé le traité en mai. Le premier sommet sur le mercure est prévu pour le 24 septembre à Genève.
Le traité, entré en vigueur au mois d’août, prévoit l’élimination progressive de tous les produits contenant du mercure d’ici 2020, sauf dans quelques cas spécifiques, auxquels les États signataires ont décidé d’octroyer une exemption spéciale de cinq ans. La convention crée aussi une série de systèmes de contrôle et de programmes de formation pour les professionnels de la santé.
Le mercure s’accumule dans le corps, attaque le système nerveux central et peut causer des complications dangereuses durant la grossesse, notamment en empêchant le cerveau du bébé de se développer normalement.
En Allemagne, environ 70 % des émissions de mercure proviennent des centrales au charbon. De nouvelles orientations européennes demandent la réduction des émissions de monoxyde d’azote et l’utilisation des meilleures technologies disponibles pour gérer la pollution au mercure.
Les spécialistes estiment en effet que 85 % des émissions pourraient être éliminées grâce à l’utilisation de systèmes de carbone actifs et à la purification au brome.
Dans le monde, 24 % des émissions de mercure proviennent des centrales électriques au charbon et 18 % de la fabrication de métal. Le plus gros responsable d’émissions est la production non industrielle d’or (37 %), puisque les mineurs de pays pauvres, comme le Ghana, le Mali ou la Mongolie, utilisent le mercure pour séparer le métal précieux d’autres minéraux. Selon le programme des Nations unies pour l’environnement, des millions de mineurs, dont beaucoup sont des enfants, risquent ainsi leur vie pour récolter de l’or.
Jusqu’à 8 900 tonnes de mercure peuvent être émises tous les ans, à cause d’activités humaines, mais aussi via l’érosion de roche contenant du mercure, les éruptions volcaniques et les feux de forêt.
L’UE est responsable de 4,5 % des émissions mondiales et ses citoyens sont surtout exposés via la consommation de thon, un poisson qui peut être très contaminé. Le mercure est aussi régulièrement utilisé dans la dentisterie, notamment dans les plombages (qui ne contiennent par ailleurs plus de plomb depuis un certain temps).
L’UE a cependant jugé qu’une interdiction totale de la substance serait une réaction « disproportionnée », parce qu’elle entrainerait une hausse importante des prix des plombages, qui risquerait de poser des problèmes aux systèmes de soins de santé.