À l'aide d'un téléphone portable, les consommateurs peuvent désormais savoir si leurs rouges à lèvres et autres shampoings contiennent des microbilles de plastique. L'application européenne lancée par les ONG s'appelle « Beat the microbead ».
Une trentaine d'ONG européennes de défense de l'environnement se sont réunies pour mettre en place l'application « Beat the Microbead ». Gratuite, disponible en 5 langues dont le français, elle permet de détecter les matières plastiques microscopiques qui inondent les supermarchés.
Objectif : sensibiliser les consommateurs soucieux de l'environnement à leur comportement d'achat, alors que les déchets plastiques s'accumulent dans la nature.
Les déchets plastique sont en train de s'amasser au fond des océans, notamment dans l'Atlantique et le Pacifique où le « vortex de déchets du Pacifique nord » inquiète sérieusement les scientifiques. Cette masse de plastiques est estimée à 7 millions de tonnes.
L'application permet de scanner le code-barre d'un produit d'hygiène avant l'achat, et indique ensuite au consommateur s'il contient, ou non des microbilles de plastique grâce à un code de trois couleurs.
- Rouge : le produit contient des microbilles.
- Orange : le produit contient des microbilles, mais le producteur s'est engagé à ne plus en utiliser à l'avenir.
- Vert : le produit ne contient pas de microbilles.
« Le plastique se désintègre partiellement et laisse de petits morceaux appelés microbilles. Le pire, c'est que les usines de traitement des eaux ne parviennent pas à les filtrer complètement, ce qui alimente directement la "soupe de plastique" qui menace les océans », indique Jeroen Dagevos, de la Fondation de la mer du Nord.
Une traînée de poudre
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a commandé une version internationale de l'application utilisable sur plusieurs plateformes. Elle est présentée le 4 octobre à l'occasion de la Global Conference on Land-Ocean Connection du PNUE.
Maria Westerbos de la Plastic Soup Foundation explique que les ONG locales doivent dresser les listes des cosmétiques qui contiennent des microbilles de plastique.
« L'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, Hong Kong, et le Royaume-Uni le font déjà. Des ONG au Brésil, en Nouvelle-Zélande et en Suède nous ont également rejoints récemment », indique-t-elle. Elle s'attend à ce que l'application se répande comme une traînée de poudre à l'échelle mondiale.
« Il est évident que l'application est particulièrement populaire auprès des consommateurs, qui veulent que leurs produits se dégradent de manière naturelle et respectueuse de l'environnement. Personne ne veut se laver les cheveux ou les dents avec du plastique. »