Euro 2020 : face aux inquiétudes des écologistes, l’UEFA promet un championnat éco-responsable

Alors que les écologistes s'inquiètent de l'impact de milliers de déplacements à travers toute l'Europe dans le cadre de l'Euro 2020, l'UEFA promet que le championnat sera « le plus respectueux de l’environnement à ce jour ». [EFKS/Shutterstock]

De Copenhague à Rome, de Séville à Bakou : pour fêter les 60 ans du Championnat d’Europe de football qui débute ce vendredi (11 juin), l’UEFA organisera 51 matchs dans 11 villes différentes à travers toute l’Europe. Une catastrophe écologique ?

L’Euro 2020 sera « une fête du football européen qui se déroulera sur tout le continent », l’UEFA (Union of European Football Associations) avait annoncé en 2019. A l’occasion des 60 ans du Championnat d’Europe de football, l’évènement ira « à la rencontre de davantage de communautés dans toute l’Europe ». Les 51 matchs se dérouleront ainsi à Londres, Munich, Rome, Amsterdam, Budapest, Bucarest, Séville, Glasgow, Copenhague, Bakou et Saint-Pétersbourg.

Mais la fête aura un coût : entre les déplacements des équipes et ceux des supporters à travers le Vieux Continent, l’impact de l’Euro 2020 sur l’environnement interroge. Si le nombre de spectateurs sur place sera forcément réduit à cause des consignes sanitaires, le championnat engendre néanmoins des milliers de voyages en avion, sur des distances parfois considérables. Si l’équipe suisse en venait à arriver jusqu’en finale, les joueurs et supporteurs devraient ainsi parcourir pas moins de 21656 kilomètres, selon la BBC.

Alors que l’empreinte carbone du football tient en grande partie aux déplacements des supporteurs, l’Euro 2020 sera-t-elle une catastrophe écologique ?

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De sa part, l’UEFA assure que non, promettant que ce championnat sera « le plus respectueux de l’environnement à ce jour ». En passant outre la tradition d’un seul pays hôte, « il ne sera pas nécessaire de construire de nouveaux stades ou les liaisons de transport qu’ils requièrent », un développement infrastructurel qui en temps normal aurait un « impact environnemental considérable », soutient l’organisation.

Quant aux émissions créées par les déplacements des supporters, l’UEFA dit vouloir « assumer ses responsabilités » en compensant les « centaines de milliers de tonnes de carbone qui seront produites » lors du tournoi. Engagement qui passera par l’investissement dans des projets d’énergie renouvelable, menés en partenariat avec le cabinet-conseil suisse de finance carbone South Pole et labellisés Gold Standard. Mise en place en 2004, le label Gold Standard certifie des projets de compensation de carbone qui visent des réductions de CO2 permanentes.

L’UEFA a en outre annoncé vouloir planter 50000 arbres dans chacun des pays organisateurs de l’Euro 2020 afin de « laisser un héritage durable de cette compétition ».

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Pour l’eurodéputée écologiste et présidente de la Commission des transports au Parlement européen Karima Delli, l’Euro 2020 relève néanmoins « d’un non-sens environnemental le plus total » face à l’urgence climatique, rapporte La Dépêche.

« Le sujet est sensible mais ne se base malheureusement pas sur un débat scientifique », explique de son côté le président de Football Écologie France, Antoine Miche. Pour savoir si l’Euro 2020 est vraiment vertueux ou, au contraire, néfaste pour l’environnement, il faudrait réaliser une étude comparative explorant différents scénarios, selon M. Miche.

Mais s’il en l’absence d’une telle étude il demeure donc difficile d’évaluer précisément l’impact environnemental de l’Euro 2020, le championnat offre une belle opportunité pour rendre le sport plus éco-responsable, poursuit-il. Le championnat serait ainsi un « moment d’exposition intéressant » qui permettrait de « faire réfléchir les fans ».

Football Écologie France, qui accompagne des clubs de football sur le terrain pour inciter joueurs et supporteurs à devenir des acteurs plus éco-responsables au quotidien, mène ainsi la campagne #tousecosupporters sur les réseaux sociaux pour présenter des joueurs de football qui s’engagent sur la thématique. Le but : montrer que les clubs et leurs joueurs s’engagent et que la communauté des supporteurs a, elle aussi, « la capacité de changer des choses au quotidien de manière très concrète », explique M. Miche.

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Le football n’est aujourd’hui pas perçu comme un sport éco-responsable – mais il a les moyens de devenir l’un des vecteurs majeurs de la transition écologique : tels sont les résultats de la consultation « Football et Transition Écologique » publiée vendredi (5 mars) par Football Écologie France.

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