Accompagner et reconnaître les acteurs du sport qui s’engagent pour l’environnement : tel est le but du label « Fair Play For Planet », créé récemment par l’ancien rugbyman français Julien Pierre.
Ce samedi (6 février) commence le Tournoi des 6 nations, championnat de rugby faisant s’affronter chaque année le XV de France aux meilleures équipes du monde. Occasion de rappeler que, comme beaucoup de sports, le rugby a, lui aussi, un impact sur l’environnement. Mais aussi que, dans le rugby comme ailleurs, de plus en plus d’acteurs sportifs prennent des initiatives pour le préserver.
C’est le cas de Julien Pierre, rugbyman professionnel jusqu’en 2018 et entrepreneur ayant crée fin 2020 le label « Fair Play For Planet ». L’idée : accompagner les clubs de sport – professionnels comme amateurs – dans l’amélioration de leur « éco-performance » et reconnaître les acteurs du sport témoignant d’un « réel engagement environnemental », comme on peut lire sur le site. Premier label vert pour les clubs et évènements sportifs, Fair Play For Planet est censé « devenir la référence dans la lutte contre le changement climatique par le sport ».
« Je suis sensibilisé à l’environnement depuis longtemps », raconte Julien Pierre à Euractiv. « Et en tant que sportif de haut niveau j’ai pu voir l’impact du sport sur l’environnement – des stades vides couverts de gobelets, par exemple. Mais j’ai aussi vu l’influence que le sport et les sportifs peuvent avoir sur la société ». Les sportifs de haut niveau surtout, ayant « l’habitude de parler de sujets sociétaux », devraient selon lui s’engager pour l’environnement. « C’est important de donner son image à des causes importantes », estime l’ancien rugbyman.
Après sa carrière dans le sport et des études de management, Julien Pierre donne l’exemple : il s’est lancé dans « le challenge un peu fou de vouloir verdir le sport à travers un label. » En coopération avec l’ADEME, l’équipe de Fair Play For Planet a ainsi réalisé un référentiel permettant d’évaluer la performance verte des clubs et évènements sportifs.
Un « label qui encourage »
Ceux souhaitant obtenir le label feront l’objet d’un audit afin de faire le bilan des actions écoresponsables déjà engagées ainsi que des axes d’amélioration. Après quoi, les clubs sont dotés du label Fair Play For Planet, niveau « Player », « Engaged » ou « Confirmed », selon la notation obtenue lors de l’audit. Pour garder le label dans le long terme, un audit de progrès est prévu tous les deux ans – permettant de faire le point sur les réalisations du club et d’atteindre, le cas échéant, un niveau de reconnaissance supérieur.
« L’idée est d’avoir un label qui encourage », explique Julien Pierre, et qui aide les acteurs « qui n’ont pas forcément le temps de se plonger dans le sujet ». La démarche Fair Play For Planet doit supporter ceux ayant « besoin d’appuis techniques et de conseils pour améliorer leur impact environnemental », selon le site du label. L’équipe propose également des formules de coaching autour de différentes thématiques d' »éco-performances » – comme l’économie circulaire, la gestion des déchets et le changement des habitudes et influences.
« Je n’ai rien inventé de nouveau », estime Julien Pierre. Le but de son label étant simplement de « mettre de la bonne pratique partout ». Selon le site, Fair Play For Planet « vise à mettre en oeuvre des activités encourageant un comportement écoresponsable des individus et des entreprises ». Comme, par exemple, « inciter les clubs à travailler avec les producteurs locaux pour supprimer les produits transformés », explique le fondateur du label. Ou encore, coopérer davantage avec les collectivités locales pour trouver des solutions en matière de transport ou mettre en place des covoiturages pour les supporters.
Plusieurs clubs de sport se sont déjà engagés dans le processus de labellisation, rugby en tête avec la Section Paloise, club de rugby de Pau. Un premier club professionnel de football – l’Olympique Lyonnais – a également annoncé sa participation fin janvier.