Le transport aérien, qui se développe très rapidement, est responsable d’une part croissante d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié le 8 décembre.
Alors que le transport routier représente encore 70 % des kilomètres parcourus dans l’Union européenne en 2012, sa part tend à régresser depuis 2009. Le transport aérien en a profité pour s’accroître, en particulier dans les 13 nouveaux États membres. Dans les 15 plus anciens, il a atteint un pic en 2004.
Si les émissions de gaz à effet de serre ont globalement baissé de 3,3 % en 2012, en raison d’une réduction du trafic routier, les émissions de polluants issues du trafic aérien – en particulier d’ammoniac et d’oxydes de soufre — ont au contraire augmenté.
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« L’avion s’est développé très rapidement au cours des dernières décennies, car les jeunes générations préfèrent consacrer leurs revenus à des voyages de longue distance plutôt qu’à l’achat de produits de consommation comme des voitures », explique l’AEE.
Le trafic routier également pointé du doigt
Le trafic routier n’est pas pour autant exempt de toute responsabilité. Les concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines ont encore été aggravées dans les villes, en raison de la proportion croissante de véhicules diesel. « En Europe, les politiques fiscales donnent encore la préférence aux véhicules diesel par rapport aux véhicules à essence », rappelle l’agence, qui note que la qualité de l’air est toujours aussi mauvaise dans les zones urbaines.
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La part de la consommation d’énergies renouvelables a toutefois augmenté de 3,4 % en 2011 à 5,1 % en 2012. Quant aux véhicules électriques ou hybrides, ils représentent 0,5 % des immatriculations annuelles dans l’UE à 27.
De longs trajets fortement émetteurs
L’AEE, qui a réalisé un focus sur le transport de longue distance (supérieur à 300 kilomètres) de passagers et de marchandises, note qu’il est responsable de trois quarts des émissions annuelles de GES du secteur des transports en Europe. Il représente donc un important levier d’action pour atteindre l’objectif de réduction des émissions du secteur de 60 % en 2050 par rapport à 1990.
A elles seules, les liaisons maritimes et aériennes (exclues du protocole de Kyoto) sont responsables de 19 % des émissions d’oxydes d’azote de l’UE, de 17 % des émissions d’oxydes de soufre et de 11 % des émissions de particules fines PM 2,5.
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