L’armée bulgare peine à se défaire de la vague de désinformation préélectorale laissant entendre que des soldats sont sur le point d’être envoyés combattre en Ukraine. Il faut dire que les propos des forces politiques d’extrême droite pro-russes et du président Roumen Radev sur cette éventualité ont semé le doute.
Le ministère bulgare de la Défense a une nouvelle fois rejeté mercredi (5 juin) les rumeurs concernant l’envoi de soldats bulgares en Ukraine, soulignant que seule l’Assemblée nationale à Sofia peut décider si les troupes bulgares doivent participer à des opérations à l’étranger.
« Une telle proposition n’a jamais été à l’ordre du jour », a déclaré le ministère.
La Bulgarie participera à la Mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine, qui se déroulera sur le territoire allemand et polonais, ainsi que dans d’autres États membres.
« Dans le cadre de cette mission, la formation d’infirmiers militaires — 60 membres du personnel médical pendant un an — est également envisagée en Bulgarie », a déclaré l’armée bulgare.
Le ministère de la Défense a fait ces commentaires après que le président Roumen Radev a déclaré lundi que les pays membres de l’OTAN franchissaient « les lignes rouges qui ont empêché la guerre [en Ukraine] de s’intensifier de manière incontrôlée » et a mis en garde contre « l’armageddon nucléaire ».
« Je n’ai jamais déclaré catégoriquement que la Bulgarie avait pris la décision d’envoyer des troupes en Ukraine. Nos euro-atlantistes autoproclamés sont lâches et incapables de prendre une telle décision par eux-mêmes et savent qu’ils seront ostracisés et mis au ban de la société. Si on les laissait faire, ils enverraient volontiers tous les Bulgares se battre en Ukraine pour masquer leur fausse façade euro-atlantique », a affirmé le président bulgare.
Les propos de M. Radev concernant « l’envoi de soldats bulgares en Ukraine correspondent au discours du [président russe Vladimir] Poutine », a déclaré le ministre intérimaire de la Défense, Atanas Zapryanov.
Le parti d’extrême droite pro-russe Vazrazhdane, qui a des chances de devenir la deuxième force politique du pays et fait partie du groupe d’extrême droite Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen, utilise une rhétorique similaire à celle de M. Radev. Il menace de quitter le groupe suite à l’expulsion de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).
Le ministère de la Défense a également déclaré mercredi que « la campagne de désinformation puissante et de propagande selon laquelle la Bulgarie enverra des soldats au front pourrait réduire considérablement le nombre de ceux qui souhaitent s’engager dans l’armée. Cela ne fait qu’exacerber le problème de recrutement de l’armée bulgare auquel le gouvernement est confronté depuis une vingtaine d’années ».