Face à l’intensification de l’attaque russe en Ukraine, Sofia, par la voix de son ministre des Finances, Asen Vassilev, en appelle à l’UE pour accélérer l’utilisation d’actifs russes gelés.
« La situation en Ukraine devient critique. C’est pourquoi l’UE doit agir rapidement », a déclaré M. Vassilev, cité par son service de presse.
Lors d’une réunion de la Commission des affaires économiques du Parlement européen (« ECOFIN »), la Commission européenne a présenté de nouvelles informations concernant la situation économique et budgétaire de l’Ukraine.
Dans ce cadre, la Bulgarie souhaite parvenir à un accord sur le mécanisme d’assistance à l’Ukraine début février, après que la Hongrie a bloqué une aide de 50 milliards d’euros à Kiev en décembre. Selon M. Vassilev, l’UE ne peut se permettre de faire dépendre le soutien à l’Ukraine de divisions entre Etats membres.
La position de la Bulgarie est pour le moins incongrue. Au début de l’invasion russe de l’Ukraine, les États-Unis, l’Union européenne et d’autres partenaires occidentaux ont gelé des actifs bancaires russes pour une valeur totale d’environ 300 milliards de dollars. Les sanctions européennes envers la Russie ont été étendues à des centaines de citoyens et d’entreprises russes, mais la Bulgarie ne les a jamais mises en œuvre.
Le pays est le seul en Europe à ne pas avoir imposé de sanctions à des citoyens russes ou à des entreprises russes.
La seule mesure de sanction prise en Bulgarie jusqu’à présent est l’interdiction qu’avaient imposée les services financiers bulgares au rachat de la banque russe BTB par l’ancien ministre bulgare des Finances Milen Velchev.
Depuis le début de la guerre, la Russie a déclaré la Bulgarie comme un État ennemi et a interrompu unilatéralement l’approvisionnement en gaz naturel.
En septembre dernier, la majorité parlementaire au pouvoir a commencé à débattre d’un projet de loi sur la mise en œuvre des sanctions internationales, avec comme cible principale la Russie.
À l’heure actuelle, la Bulgarie ne dispose pas d’instruments internes pour la mise en œuvre des sanctions imposées par une décision du Conseil de sécurité des Nations unies ou de l’UE.